Politique

Togo : Gilbert Bawara répond aux critiques sur les violences de juin et défend la réforme constitutionnelle

  Dans une interview exclusive accordée au journal Le Point, le ministre de la Réforme, du Service public, du Travail et du Dialogue social, Gilbert Bawara, est revenu en détail sur les événements survenus en juin dernier au Togo, marqués par des troubles urbains, des pertes en vies humaines et la polémique autour de l’interpellation du rappeur Aamron. Le ministre a défendu l’action du gouvernement et justifié la réforme constitutionnelle de 2024.

Interrogé sur les divergences entre le bilan officiel des victimes – cinq morts confirmés – et les chiffres avancés par certaines ONG et organisations de la société civile qui évoquent jusqu’à sept décès, Gilbert Bawara a insisté sur la nécessité de replacer les interventions sécuritaires « dans leur contexte ». Il a dénoncé des « appels à la violence » orchestrés depuis l’étranger et une « campagne de désinformation » nourrie par l’usage de contenus fabriqués ou sortis de leur contexte.

« Il était du devoir des pouvoirs publics de faire respecter la loi et de rétablir l’ordre public », a déclaré le ministre, tout en reconnaissant que des situations « déplorables » avaient pu survenir. Il a assuré qu’une enquête judiciaire était en cours pour faire toute la lumière sur les décès signalés.

Sur le cas du rappeur Aamron, disparu des radars pendant près d’un mois, Gilbert Bawara a rejeté l’idée d’une « disparition forcée », parlant d’une simple interpellation. Selon lui, « ses proches ont eu accès à lui » durant cette période, et toute personne estimant avoir été victime d’abus dispose de voies de recours légales, notamment auprès de la justice ou de la Commission nationale des droits de l’homme.

Le ministre a par ailleurs évoqué la réforme constitutionnelle adoptée en avril 2024, qui a instauré un régime parlementaire avec un président du Conseil à la tête de l’exécutif. Il a défendu cette réforme comme un gage de stabilité et un moyen de « rationaliser le calendrier électoral », permettant au pays de se concentrer sur les chantiers de développement.

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« Le président du Conseil n’a pas besoin d’affichage médiatique intempestif pour gouverner », a-t-il déclaré, en réponse aux critiques sur le silence des plus hautes autorités durant les troubles. Selon lui, la réforme vise à promouvoir une gouvernance plus collégiale et moins centralisée.

Face aux accusations de verrouillage de l’espace civique, Gilbert Bawara affirme que la liberté d’expression est garantie, mais qu’elle ne saurait servir de couverture aux appels à la violence ou à la haine. « Le Togo avance malgré les difficultés », a-t-il conclu, appelant à dépasser les clivages et à soutenir les efforts de consolidation institutionnelle et économique du pays.

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