Togo : L’Église Évangélique Presbytérienne rompt le silence et appelle à la réconciliation
L’Église Évangélique Presbytérienne du Togo (EEPT) sort de sa réserve. À l’issue de sa session tenue du 7 au 11 juillet à Kpalimé, le Comité synodal de l’EEPT a publié une Lettre Pastorale dans laquelle il dénonce la dégradation inquiétante de la situation socio-économique et politique du pays.
Dans un ton ferme mais empreint d’espoir, l’EEPT dit sa préoccupation face aux violences qui ont émaillé les récentes manifestations des 6, 26, 27 et 28 juin 2025. Elle condamne fermement les actes de répression ayant causé des pertes en vies humaines et de nombreux blessés.
« Toute vie humaine est sacrée. Ce n’est pas le nombre de morts qui en détermine la gravité. Chaque vie compte devant Dieu », souligne la Lettre Pastorale lue le 10 juillet.
Le Comité synodal adresse ses condoléances aux familles endeuillées et exprime sa solidarité aux blessés. Il appelle à la libération des détenus politiques et d’opinion, et s’inquiète de la chute brutale du pouvoir d’achat des citoyens, qu’il estime être un indicateur alarmant du mal-être national.
Dans un message à la fois pastoral et citoyen, l’EEPT interpelle le gouvernement togolais :
« Le Togo ne peut se construire que dans une démocratie véritable, où chaque citoyen est libre d’exprimer ses opinions dans le respect de l’autre. Le Gouvernement doit créer les conditions de sécurité et de confiance pour toutes les forces politiques et pour tous les citoyens. »
L’Église appelle également à un sursaut national. Elle exhorte les acteurs politiques, les citoyens et toutes les sensibilités à s’engager dans une dynamique de repentir sincère, de pardon vrai et de réconciliation durable pour restaurer le tissu social abîmé.
En dépit du contexte sombre, le Comité synodal conclut par un message d’espérance : ne pas céder au découragement et croire encore à une sortie de crise.
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