Politique

Togo : Qui pourra dialoguer ?

À la suite des manifestations des 26, 27 et 28 juin 2025, qui ont secoué Lomé et plusieurs villes du Togo, l’idée d’un dialogue national refait surface dans les débats politiques et citoyens. Mais au-delà de la nécessité du dialogue, une question fondamentale se pose : qui peut réellement y participer et avec quelle légitimité ?

Opposition politique classique : fragilisée mais toujours présente

Les partis politiques traditionnels de l’opposition – ADDI, CAR, DMP, LDP, PSR, Santé du Peuple, Les Démocrates – sont à l’initiative d’un appel commun exigeant le report des élections municipales du 17 juillet 2025. Ils dénoncent la gestion gouvernementale des manifestations et souhaitent un climat apaisé avant toute échéance électorale.
Malgré leur faible représentativité actuelle sur le terrain, leur légitimité institutionnelle leur ouvre naturellement la porte à un éventuel dialogue. Ils en restent les interlocuteurs traditionnels du pouvoir.

Société civile : une voix de conscience

Des organisations comme Togo Debout ou des collectifs citoyens et syndicaux ont pris une place grandissante dans l’espace public. Le professeur David Dosseh, figure connue du combat démocratique, a notamment dénoncé les zones d’ombre entourant les morts retrouvés dans le lac d’Agoè.
La société civile est perçue comme une force modératrice et indépendante, capable de canaliser les tensions, tout en portant la voix des populations sans se compromettre dans le jeu partisan.

Une nouvelle génération en marge : influenceurs et meneurs informels

C’est l’une des grandes nouveautés du contexte politique actuel. Des influenceurs, activistes numériques et leaders communautaires issus des réseaux sociaux ou des mobilisations locales jouent un rôle central dans les récents mouvements.
Leur force réside dans leur capacité de mobilisation, leur proximité avec les jeunes et leur discours direct, souvent en rupture avec le langage politique classique. Mais leur absence de structure formelle soulève une question : comment les intégrer à un cadre de dialogue national ?

LAISSER UN AVIS

De son côté, le gouvernement, à travers les déclarations du président de l’Assemblée nationale, Kodjo Adédzé, appelle au respect de l’ordre républicain tout en condamnant les violences. La création de la FOSEM 2025, chargée de sécuriser les élections municipales, montre une volonté d’anticipation sécuritaire.

Lire aussi-Togo : début de la campagne électorale dans un climat tendu, la FOSEM 2025 entre en action

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