60% des pathogènes capables de s’en prendre à l’homme et de provoquer des maladies humaines d’origine animale proviennent de l’animal domestique ou sauvage, selon l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). Pour y faire face, et de manières concertées, le concept « une seule santé » a été lancé et promu par les organisations spécialisées de la santé humaine et animale. Cette semaine à Lomé, des experts des pays de la Cédéao ont fait le bilan des initiatives menées en ce sens dans leur pays respectif. Vendredi, une conférence de presse a été animée par les experts, les décideurs et les partenaires financiers représentés par l’ambassadeur des Etats-Unis au Togo, Eric Stromayer.
Le concept « Une seule santé » (One health) repose sur la conviction que la santé humaine, la santé animale et la santé environnementale ne font qu’un, et qu’il est essentiel de décloisonner les approches de ces questions sanitaires.
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« Le concept « Une seule santé » est né de la prise en compte des grandes opportunités liées à la protection de la santé publique par des politiques de prévention et de contrôle des pathogènes au niveau des populations animales à l’interface homme/animal/environnement. La mise en œuvre de ces politiques place en première ligne les vétérinaires et les propriétaires d’animaux mais aussi tous ceux qui sont en contact régulier avec la faune sauvage et l’environnement, notamment les pêcheurs, les chasseurs, et les gestionnaires d’espaces protégés », explique l’OIE. Pour son représentant Afrique de l’ouest, DR Karim Toukara, le concept une seule santé, c’est-à-dire la santé animale, la santé environnementale et la santé humaine, sont dépendantes des unes des autres et aujourd’hui, « nous sommes obligés de travailler ensemble ».
Travailler en synergie
Pour le ministre togolais de la santé et de l’hygiène publique, professeur Moustafa Mijiyawa, « la vision sectorielle de la santé humaine est quelque chose de révolue » « Nous sommes conscients du faite que les changements climatiques, la déforestation impactent considérablement sur les épidémies dont nous sommes atteints en tant qu’être humain, a-t-il reconnu, estimant que la prise de conscience politique est réelle, et s’illustre dans les différents plans et programmes de santé ». Au Togo, affirme-t-il, il y a la mise en place d’organe de coordination entre le ministère de la santé, de l’agriculture et de l’environnement chargé du suivi et de la surveillance des cas, mais aussi de la définitions d’approches de solutions pour une meilleure santé humaine, animale, végétale et environnementale . Egalement le Togo collabore avec les services de santé des pays voisins, par le biais de l’OOAS, organisation ouest Africaine de santé et l’Organisation mondiale de la santé pour échanger les bonnes pratiques. Le ministre a par ailleurs attiré l’attention sur l’usage disproportionné sur des animaux des antibiotiques et des pesticides sur les cultures, qui se retrouvent dans les aliments consommés par l’humain.
« Aujourd’hui, il est établi qu’au cours de ces quarante dernières années, les maladies infectieuses et transmissibles dont souffre l’humanité et notamment l’Afrique ont une origine animale », a-t-il souligné.
Eric Stromayer, a de son côté rassuré du soutien de son pays aux différentes initiatives des pays s’inscrivant dans l’esprit de l’approche Une seule santé. Le combat de l’OMS, a rappelé la représentante de l’OMS au Togo, est d’assurer une bonne santé humaine, au même titre que celle végétale, animale et environnementale.