Fièvre, toux, voire perte de goût et vomissements… voici quelques-uns des symptômes cliniques qu’on retrouve chez les personnes atteintes du coronavirus ( Covid-19). Ces signes extérieurs, perceptibles chez le malade, ne sont que le reflet d’une bataille intérieure entre le virus et l’organisme.
Selon une analyse de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les symptômes retrouvés chez quelque 55 924 patients atteints du Covid-19 en Chine montrent la fièvre chez 87,9 % des cas, la toux chez 67, 7 %. La fatigue vient avec 38,1 %, les maux de tête 14 % et la diarrhée et les vomissements respectivement 3,7 et 5 %.
A cette liste s’est ajoutée la perte du goût et celle de l’odorat, alors que les signes intestinaux se révèlent bien plus communs qu’on ne le pensait. Mais comment expliquer ces réactions de l’organisme face au virus du Covid-19.
Et ceux qui s’en sortent ?Les étapes décrites ci-dessous montrent tout le mécanisme physiologique développé par le corps lorsqu’il est infecté par le nouveau coronavirus. Chez les sujets en bonne santé, le système immunitaire neutralise l’infection dès le début et certaines étapes, qui peuvent entraîner la mort, ne se réalisent pas.
Le système respiratoire : noyé par le virus
Le SARS-CoV-2, à l’origine de la maladie Covid-19, s’attaque en premier aux poumons. Il se réplique dans les alvéoles pulmonaires tout en les grignotant, ce qui affecte la machinerie respiratoire. En parallèle une toux se développe, permettant d’expulser les corps étrangers présents dans les voies respiratoires.
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La fièvre : pour le meilleur et pour le pire
Dans le même temps, des globules blancs du système immunitaire appelés macrophages, détectent le virus et produisent des cytokines – les interleukines de type 1 et 6, et les TnF-alpha. Ce sont des substances dites « pyrogènes », qui permettent l’augmentation de la température du corps, à l’origine de la fièvre. Le rôle que tient cette dernière dans la lutte contre les pathogènes reste flou pour la communauté scientifique. Cependant plusieurs chercheurs s’accordent sur le fait que la fièvrefavoriserait le trafic des lymphocyteset donc le transport des cellules de l’immunité en cas d’infection. Pendant longtemps, on pensait que la fièvre permettait de « rôtir » les agents pathogènes, cette hypothèse est de plus en plus délaissée.
La prise de certains anti-inflammatoires, « immunodépresseurs », endort le système immunitaire qui ne déclenche pas d’alerte en réponse aux virus du Covid-19.
Lorsque la charge virale est devenue trop importante, le système immunitaire s’emballe. Les cytokines sont libérées en grand nombre avec à la clef des effets physiologiques délétères sur les cellules de l’organisme et le recrutement excessif de cellules de l’immunité, qui en voulant éliminer le virus, détruisent des cellules saines.
La circulation sanguine: un réseau sensible
Plus encore, l’inflammation jusqu’alors localisée au niveau des alvéoles pulmonaires, s’étend à tous les vaisseaux de l’organisme et peut causer ladéfaillance de multiples organes. Uneétudemontre que cette inflammation généralisée – appelée sepsis – a été retrouvé chez de nombreux patients gravement atteints par le Covid-19.
Un virus présent sur tous les fronts
Le 22 mars 2020, des oto-rhino-laryngologistes (ORL) français ontsignaléune augmentation des cas de perte d’odorat qui pourrait être liée au COVID-19. Comme beaucoup d’autres infections virales, comme la grippe, le virus du Covid-19 s’attaque aux nerfs olfactifs, provoquant d’une anosmie (perte d’odorat), souvent associée à une perte de goût (agueusie).
De plus, tout comme les virus duSRASet duMERS, le nouveau coronavirus peutaccéderaux cellules intestinales et entrainer des lésions à l’origine des diarrhées et vomissements.
D’autres études sont nécessaires, mais le nouveau coronavirus pourrait aussiinfecter les connections nerveusesqui sont responsables des mouvements respiratoires et cardiovasculaires. Cette invasion par le virus participerait, en partie, à la défaillance respiratoire chez les cas les plus graves.
24heureinfo avec rue des confinés
