Sous le soleil matinal de Koumongou dans région des savanes à plus de 600 km de Lomé, la poussière rouge de la piste se soulève au passage des motos. À quelques mètres, un bâtiment aux murs fraîchement peints se détache, bordé par une clôture neuve de 100 mètres. C’est l’Unité de soins périphérique (USP), récemment rénovée dans le cadre du projet SSQCU (Santé, Sécurité et Qualité des Soins pour les Communautés Unies).
À l’intérieur, les salles de consultation sentent encore la peinture neuve. « Avant, on travaillait dans l’étroitesse, avec des plafonds abîmés et des équipements vieillissants. Aujourd’hui, nous avons un cadre propre, plus sûr et adapté », confie la sage-femme, visiblement fière de montrer la nouvelle table d’accouchement installée dans la salle de maternité.
Derrière le bâtiment principal, un apatam de sensibilisation trône à l’ombre. Ce grand espace couvert accueillera bientôt des sessions de prévention contre le paludisme, des campagnes sur l’hygiène et la nutrition. « Ici, les gens viennent écouter, discuter, poser des questions. C’est notre pont avec la communauté », explique le Responsable de la formation sanitaire (RFS), logé désormais dans l’un des deux nouveaux logements construits sur le site.
Plus loin, un bloc de latrines flambant neuf et un incinérateur sécurisé témoignent de l’attention portée à l’hygiène. « La gestion des déchets médicaux est un vrai défi en zone rurale. Cet incinérateur change tout », assure un agent de santé, en pointant le petit bâtiment en briques dédié à cette tâche.
La clôture de façade, longue de 100 mètres, n’est pas qu’un élément esthétique. Elle protège le matériel, sécurise les lieux et délimite l’espace de soins. « Avant, les animaux entraient librement, et les enfants jouaient autour des déchets médicaux », se souvient un habitant, rencontré à l’entrée.
Ce chantier, financé et supervisé dans le cadre du projet SSQCU, vise à redonner à l’USP de Koumongou sa pleine capacité. Les autorités locales espèrent que cette transformation se traduira par une fréquentation accrue et une meilleure qualité des soins.
Alors que le soleil monte et que les premiers patients arrivent, l’USP rénovée se prépare à écrire une nouvelle page de son histoire, celle d’un centre de santé moderne, ancré dans sa communauté, et résolument tourné vers l’avenir.
Financé par la Banque mondiale à hauteur de 70 millions de dollars US, soit plus de 39 milliards de francs CFA, le projet « Services de santé essentiels de qualité pour la couverture sanitaire universelle (SSEQCU) » vise à renforcer le système sanitaire togolais avec l’amélioration de l’offre de soins et des infrastructures. Depuis 2021, plusieurs chantiers de construction ou de réhabilitation de centres de santé sont ouverts dans le pays.
