
Le président de l’Ordre national des pharmaciens du Togo s’est félicité vendredi de la récente saisie remarquable de faux médicaments par la Direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ et la fermeture d’une officine illégale à Adidogomé.
Il a appelé la population à coopérer avec les forces de sécurité pour mettre fin à cette pratique dangereuse pour la société. Selon Dr Innocent Kpéto, « le médicament ne saurait être vendu dans n’importe quel circuit, ni laissé entre les mains des non-professionnels ». Il ne saurait encore moins être « une marchandise banalisée que tout le monde ira acheter n’importe où et la revendre à la population » « Cette saisie montre aussi qu’il y a quelque part infraction à la loi, une manière de rappeler que la vente des médicaments est un secteur très réglementé par la loi », affirme-t-il. Et au-delà de la coopération avec la police, l’Ordre des pharmaciens invite les togolais à dénoncer ces personnes qui s’adonnent à ce commerce dans les quartiers.
Origines douteuses
Selon la police, les médicaments saisis ont des origines parfois « compliquées ». «On voit une fabrication quelque part, on met une autre adresse, c’est dire que les auteurs font tout pour brouiller toutes les pistes », souligne-t-on. Et selon l’Ordre l’intervention de la police vise à « assurer une protection à la population » et tout le monde devrait le comprendre ainsi.
« On a du mal à tracer l’origine des produits et donc effectivement, tous ces produits ont pour tout rentrer dans la définition de ce que s’est que le faux médicament surtout quand on imagine les conditions dans lesquelles ils ont détenus ou conservés », indiquent les professionnels.
« On ne peut pas acheter son médicament chez n’importe qui, et il faut que nous prenions très au sérieux notre santé, l’Etat a organisé le parcours de soin de chaque patient , il y a des structures publiques ou privées autorisées par le ministre de la santé qui peuvent prendre en charge les patients ou dispenser des médicaments connus par l’autorité », rappelle Dr Kpéto
Par ailleurs affirme le président de l’Ordre des Pharmaciens du Togo, « la plus part des produits saisis sont des médicaments que le ministère de la santé ne connaisse même pas, ce sont des médicaments d’origines diverses, qu’on ne peut pas tracer, qui n’ont pas fait l’objet d’enregistrement au niveau du pays ». « Un médicament qui circule dans un pays doit avoir un visa d’entrée dans ce pays, il doit être analysé et faire l’objet d’un dossier examiné par des experts nationaux qui décident que ce médicament peut rentrer dans l’arsenal thérapeutique qui traite les patients de ce pays », explique le président.
Inquiétude sur la provenance
En effet, à la suite de la récente saisie de 5,5 tonnes de médicaments, il est constaté à l’issue d’un travail d’identification des produits mené par les étudiants en pharmacie de l’Université de Lomé que certains produits proviennent également des laboratoires reconnus et agréés par l’Etat pour la distribution ou la commercialisation des produits pharmaceutiques. Ce qui fâche l’Ordre des pharmaciens qui demande à l’Etat de renforcer la surveillance.
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« Des produits semblent provenir aussi des laboratoires reconnus » et « ça nous intrigue », commente Dr Kpéto. Ce constat doit amener les pharmaciens responsables de ces structures, qu’elles soient industrielles ou autres à renforcer aussi la sécurité autour de la chaîne de distribution ou commercialisation. « Ceci peut être des produits frauduleusement sortis du circuit. A ce titre, nous rappelons que nous avons la responsabilité de maintenir le médicament dans le circuit et de pouvoir assurer sa parfaite traçabilité depuis sa sortie de l’usine jusqu’au patient de sorte à le protéger contre toute infiltration de faux », a conclu le président de l’ordre joint au téléphone par 24heureinfo.com