
A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, célébrée chaque 1er décembre, la communauté internationale rend hommage aux organisations communautaires, pour leur rôle essentiel joué dans la riposte au sida au niveau international, national et local.
« Leur action pour riposter au sida prend des formes différentes. Leur leadership et leur engagement garantissent la continuité et l’adéquation de la riposte en maintenant l’accent sur les individus et en s’assurant de n’oublier personne », explique l’Onusida, le programme commun des Nations-Unies sur le sida dans une note de presse.
Les organisations communautaires regroupent des pairs-éducateurs, des réseaux de personnes vivant avec le VIH ou concernées par la maladie, comme les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des personnes consommant des drogues injectables et des travailleur(se)s du sexe, des femmes et des jeunes, des conseillers, des professionnels de la santé au sein des communautés, des prestataires de service à domicile, des organisations de la société civile et des militants de terrain.
La Journée mondiale de lutte contre le sida est une plateforme essentielle pour souligner l’importance du rôle joué par les organisations communautaires alors que l’on assiste à un recul des financements et à un confinement de la société civile.
« Ces tendances fragilisent la continuité des services apportés ainsi que des efforts de sensibilisation, alerte l’Onusida. Il est urgent d’impliquer davantage les organisations communautaires pour surmonter les obstacles les empêchant de fournir des services, que ce soit à cause d’entraves administratives pour les associations ou en l’absence de modalités contractuelles et sociales ».
« Aujourd’hui, le rôle crucial de sensibilisation joué par les organisations communautaires est plus que jamais nécessaire pour assurer que le sida continue de figurer parmi les priorités politiques, que les droits fondamentaux sont respectés et que le pouvoir législatif et exécutif prend ses responsabilités », martèlent les responsables de l’ONUSida.
Quelques grands faits
Le VIH reste un problème majeur de santé publique de portée mondiale, qui a entraîné jusqu’ici plus de 32 millions de décès. Mais grâce à un meilleur accès à une prévention, à un diagnostic, à un traitement et à des soins efficaces, concernant aussi les infections opportunistes, l’infection à VIH est devenue une pathologie chronique qui peut être prise en charge avec l’assurance de vivre longtemps et en bonne santé.On comptait environ 37,9 millions de personnes vivant avec le VIH à la fin de 2018.
À la suite d’efforts internationaux concertés, la couverture des services a régulièrement augmenté. En 2018, 62 % des adultes et 54 % des enfants vivant avec le VIH dans les pays à revenu faible ou intermédiaire recevaient un traitement antirétroviral (TAR) à vie.La grande majorité (82 %) des femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH recevaient aussi un TAR qui non seulement protège leur santé mais prévient aussi la transmission du virus au nouveau-né.
Tout le monde n’a cependant pas encore accès aux tests de dépistage, au traitement et aux soins. En particulier la cible prioritaire pour 2018 visant à ramener à 40 000 le nombre de nouveaux cas pédiatriques n’a pas été atteinte. Les cibles mondiales pour 2020 risquent aussi d’être manquées si des mesures ne sont pas prises rapidement.
En raison de services lacunaires contre le VIH, on a compté 770 000 décès en 2018 liés au virus et 1,7 million de nouvelles infections.En 2018, pour la première fois, les membres de groupes clés et leurs partenaires sexuels ont représenté plus de la moitié des nouveaux cas d’infection dans le monde (54 % selon les estimations). En Europe orientale, en Asie centrale, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ces groupes représentaient environ 95 % des nouveaux cas.
Les groupes clés sont notamment : les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes ; les consommateurs de drogue par injection ; les personnes détenues en prison et dans d’autres milieux fermés ; les travailleurs du sexe et leurs clients ; et les transgenres.En outre, du fait de leurs conditions de vie, toute une série d’autres personnes peuvent être particulièrement vulnérables et exposées à un risque accru d’infection par le VIH, comme les adolescentes et les jeunes femmes en Afrique australe et orientale et les populations autochtones dans certaines communautés.La vulnérabilité accrue face au VIH est souvent associée à des facteurs juridiques et sociaux qui aggravent l’exposition au risque et érigent des obstacles entravant l’accès à des services de prévention, de dépistage et de traitement efficaces, abordables et de qualité.Plus des deux tiers des personnes vivant avec le VIH se trouvent dans la Région africaine de l’OMS (25,7 millions). Si le VIH est prévalent dans la population générale dans cette Région, on constate un nombre croissant de nouvelles infections dans les groupes clés.
Le VIH peut être diagnostiqué au moyen de tests rapides donnant des résultats le même jour, ce qui facilite beaucoup le diagnostic et les liens avec le traitement et les soins.Il n’existe pas de moyen de guérir l’infection par le VIH. En revanche, des médicaments antirétroviraux (ARV) efficaces peuvent permettre de maîtriser le virus et contribuer à éviter sa transmission à des personnes non infectées.À la fin de 2018, on estimait que 79 % des personnes vivant avec le VIH se savaient infectées, que 23,3 millions de personnes vivant avec le VIH (62 % du nombre total) recevaient un traitement antirétroviral (TAR) et que la suppression de la charge virale avait été obtenue chez 53 % d’entre elles qui ne présentaient plus de risque infectieux pour autrui.
Entre 2000 et 2018, les nouvelles infections à VIH ont diminué de 37 % et les décès liés au virus de 45 %, le TAR ayant permis de sauver 13,6 millions de vies. Ce résultat a été obtenu grâce aux efforts considérables consentis par les programmes nationaux de lutte contre le VIH appuyés par la société civile et les partenaires internationaux du développement.