Santé

Surveillance sanitaire en Afrique de l’Ouest : première réunion régionale du réseau 4S à Lomé

C’est une première en présentiel. Lomé accueille depuis ce lundi 30 juin 2025, la réunion régionale du Réseau 4S, ( Surveillance, Système, Santé et Sécurité). Un rendez-vous de trois jours qui permettra aux  points focaux de onze pays ouest-africains  de passer en revue les progrès réalisés en matière de surveillance épidémiologique et de renforcer la coordination régionale face à des menaces sanitaires toujours présentes.

Objectif affiché : hisser les indicateurs de santé de la sous-région au plus haut niveau d’ici 2050. Une ambition jugée réaliste par les responsables sanitaires présents à Lomé, malgré les défis structurels et opérationnels persistants.

« Ne pas céder à l’attentisme »

Intervenant à cette occasion, le Directeur général de l’Organisation Ouest-Africaine de la Santé (OOAS), Melchior Athanase Joël, a appelé les États membres à l’anticipation. « Nous devons agir avant que la menace n’arrive à nos portes. Une épidémie maîtrisée à temps évite des catastrophes plus larges », a-t-il martelé.

Le spécialiste en santé publique a mis en avant le rôle crucial de la surveillance sanitaire, « pilier essentiel de notre sécurité sanitaire collective », saluant notamment l’expérience de l’Institut Pasteur de Dakar (IPD) durant la pandémie de COVID-19. C’est à Dakar, a-t-il rappelé, que les pays de la région ont su mutualiser leurs efforts pour renforcer le diagnostic et la surveillance.

Une mobilisation régionale en action

« Dakar est aujourd’hui un partenaire stratégique incontournable », a insisté le directeur de l’OOAS, appelant à un soutien financier accru pour consolider les acquis du réseau 4S.

Depuis 2023, l’IPD coordonne le programme régional RISLNET (Réseau Intégré de Surveillance et de Laboratoire), qui permet une détection précoce des maladies à potentiel épidémique : fièvres hémorragiques, infections respiratoires, arboviroses, etc.

Autre innovation présentée à Lomé : WALIF, une plateforme numérique régionale dédiée à la collecte et à l’analyse de données sanitaires. Cet outil vise à améliorer la réactivité des systèmes de santé face aux alertes épidémiques.

LAISSER UN AVIS

Les travaux de Lomé rassemblent une diversité d’acteurs : experts en santé publique, responsables de laboratoires, coordonnateurs de sites sentinelles. L’évaluation des dispositifs existants et le partage d’expériences figurent au cœur des discussions, avec un accent mis sur la circulation des données et des échantillons biologiques.

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Ouvrant les travaux Dr Kokou Wotobe, Secrétaire général du ministère togolais de la Santé a salué la tenue à Lomé de la session qui témoigne de l’engagement de son pays en matière de surveillance sanitaire. Il a mis en lumière l’initiative WARIL, lancé en avril 2024 avec l’appui du Fonds Mondial pour renforcer les systèmes de laboratoires. Au Togo,  trois sites sentinelles sont retenus sur la mise en œuvre.

« Les échanges devraient aboutir à l’adoption d’un plan d’action commun, destiné à structurer les prochaines étapes de la collaboration régionale », a-t-il lancé.

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