
Lors de la première réunion annuelle du Réseau 4S à Lomé, le Directeur général de l’Organisation Ouest-Africaine de la Santé (OOAS) Melchior Athanase Joël a insisté sur l’importance stratégique de la surveillance épidémiologique dans la prévention des crises sanitaires en Afrique de l’Ouest.
« La surveillance joue un rôle fondamental dans la détection et la prévention des épidémies. Elle est aujourd’hui un pilier de notre sécurité sanitaire collective », a-t-il déclaré d’entrée.
Le professeur a rappelé le rôle déterminant de l’Institut Pasteur de Dakar (IPD), en particulier lors de la pandémie de COVID-19. « C’est à Dakar que nous avons réuni nos forces au plus fort de la crise. L’IPD a permis à chacun de nos pays de se doter de capacités réelles en matière de surveillance et de diagnostic. Depuis, Dakar est devenu un partenaire incontournable. »
Saluant la dynamique enclenchée avec le réseau 4S, le Directeur général de l’OOAS a souligné que les efforts doivent se poursuivre, notamment à travers un soutien financier accru pour assurer le suivi et la pérennisation des initiatives mises en œuvre. « Il nous faut maintenant mobiliser les moyens nécessaires pour garantir l’efficacité de cette plateforme. C’est un engagement que chaque pays doit prendre. »
Revenant sur les ambitions sanitaires de la région, il a rappelé que les chefs d’État de la CEDEAO ont fixé pour objectif d’ici 2050 d’atteindre les meilleurs indicateurs de santé en Afrique. « C’est un défi immense, mais réalisable si nous restons solidaires. La lutte contre les maladies comme le paludisme, qui continue de faire des ravages, en est un exemple frappant. »
Le responsable de l’OOAS a également mis en garde contre l’attentisme : « Nous ne devons pas attendre que la menace arrive chez nous pour agir. Une étincelle peut être maîtrisée rapidement, mais un incendie devient plus difficile à contenir. »
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Enfin, il a rappelé que le mandat de l’OOAS ne se limite pas aux seuls pays membres de la CEDEAO. Grâce à son statut d’organisation régionale, elle intervient également au Tchad, au Cameroun, en Afrique du Sud et en Mauritanie. « Face aux épidémies, il n’y a pas de frontières. Ce mot tiers que nous utilisons signifie que nous devons nous tenir la main, coopérer au-delà de nos zones traditionnelles. »