Une série de communication, en l’occurrence sur « l’accouchement sans violence » a sanctionné le mardi 7 mai à Lomé, l’apothéose de la journée internationale de la sage-femme célébrée chaque 5 mai. C’était en présence de la directrice de cabinet du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, Mme Midamégbé Akakpo et des partenaires technique et financiers.
Parmi toutes ces communications, c’est celle sur « l’accouchement sans violence » faite par la sage-femme, juriste chercheur béninoise, Mme Annick Anonohou Agani a été celle qui a retenu l’attention des sages-femmes vue l’intérêt qu’elles y ont manifesté à travers les échanges.
Quand on dit accouchement sans violence, explique Anonohou Agani, c’est appliquer les pratiques humanistes, c’est-à-dire considérer la femme comme un humain, la traiter avec humanisme, amour et respecter ses droits et libertés individuelles. En réalité, poursuit, Mme Anonohou Agani, ces pratiques alternatives humanistes qui permettent de faire un accouchement sans violence ne sont pas jusqu’à présent enseignées dans des écoles de formation des sages-femmes, mais plutôt les anciennes pratiques désormais considérées nuisibles, ce qui fait que les consœurs sages-femmes sont beaucoup critiquées.
« C’est une violence par exemple quand on dit à la femme de se coucher sur le dos pour accoucher. Le faite de couper le sexe de la femme qu’on appelle l’épisiotomie sont déjà dépassés. C’est aussi une violence faite sur la femme en travail en lui interdisant de boire ou de manger. La femme en travail a besoin de boire et de manger pour avoir d’énergie pour aider son enfant à naître. Même les violences basées sur le genre, notamment verbales, physiques observées en milieu obstétrical ne sont plus autorisées. Aujourd’hui, il faut qu’on arrive à adopter les bonnes pratiques qui permettent à nos femmes d’accoucher partout, sans violence, dans la position voulue tout en respectant leur droit », ajoute la communicatrice.
Cette année, outre la promotion de la santé et du bien-être des mères, des nouveau-nés, par rapport au thème retenu, il a été question d’amener les sages-femmes à comprendre que par leurs pratiques elles peuvent contribuer à réduire les aléas climatiques. « S’agissant des liens, si on ne fait pas la démédicalisation des soins, tous les produits que nous utilisons génèrent des déchets et la gestion de ces déchets vont entrainer l’augmentation de l’émission de gaz à effet de serf. Maintenant, avec l’accouchement sans violence on utilise des instruments naturels qui ne vont pas entrainer de déchets et l’accouchement se fait très rapidement. C’est notre coup de gueule. Il faut que les sages-femmes à partir de maintenant sachent qu’elles doivent faire l’accouchement sans violence », a fait comprendre Anonohou Agani.
Pour la présidente de l’association des sages-femmes du Togo (ASSAFETO), Tchagnao Sourou Leyla, cette journée apothéose a aussi permis d’édifier les consœurs sur « les sages-femmes et les réseaux sociaux ». « Outre les activités de l’apothéose, le jour de la célébration nous avons organisé une activité sportive et culturelle, couplées d’un forum sur ‘’la pratique sage-femme’’, ce qui nous a permis d’échanger sur les difficultés que nous éprouvons dans l’exercice de notre métier et de trouver des pistes de solutions », a indiqué la présidente.
La journée internationale de la sage-femme est célébrée pour encourager davantage les sages-femmes dans leurs efforts pour la promotion du bien-être des mères, des nouveau-nés et des enfants. C’est également une opportunité pour les sages-femmes d’exprimer la solidarité qui existe entre elles et de sensibiliser la société sur la santé de la reproduction.