Dans une interview fleuve accordée à « Togo first », Jean-Paul Agboh, promoteur du Festival La Marmite (FESMA) revient sur les derniers réglages avant l’ouverture le 26 avril prochain au CETEF de la deuxième édition qui connaitra la participation de plusieurs figures de la gastronomie togolaise, africaine et mondiale. Pour lui, le FESMA est un rendez-vous de valorisation des saveurs et du savoir-faire culinaire togolais et africains.
« Cette édition promet d’être riche en événements et activités pour les participants », a-t-il déclaré.
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Qu’est-ce qui vous a motivé à créer le FESMA ?
Jean Paul Agboh (JPA) : Nous sommes partis d’un constat simple. Notre pays regorge d’une variété et d’une diversité de mets et de saveurs comme nulle part ailleurs, dont la qualité gustative et nutritionnelle est établie. Traverser le territoire togolais est un appel et une découverte culinaires aux souvenirs impérissables.
Fort de ce constat et de l’avantage comparatif dont peut se prévaloir notre pays en matière de cuisine, nous avons pris le pari d’une part, de valoriser les richesses, les saveurs et le savoir-faire togolais, de promouvoir le consommer local et une alimentation saine et équilibrée ; et d’autre part, de faire du Togo, une place forte de la gastronomie africaine.
De fait, in fine, en partant du Togo, nous avons voulu donner une dimension continentale au FESMA [Festival la marmite], parce que les objectifs qui sont assignés à l’évènement, notamment plaider en faveur du développement de nouveaux modes d’alimentation construits autour de la sécurité alimentaire, valoriser les filières bio ou encore prendre en compte le développement durable et l’environnement dans les comportements alimentaires, sont des enjeux transnationaux.
Quelles sont les grandes activités qui meubleront cette deuxième édition ?
Cette deuxième édition propose une multitude d’activités qui se dérouleront du 26 avril au 09 mai. Parmi elles, on peut citer une foire/exposition agro-alimentaire et culinaire, un mini salon de l’agriculture, un colloque scientifique et universitaire, ainsi que des tables-rondes, des ateliers et des master class.
De plus, il y aura des rencontres B to B et networking, une compétition culinaire, un concours de production journalistique, ecojogging, des animations, des concerts et un dîner de gala. Elle promet d’être riche en événements et activités pour les participants.
Quels sont les critères pour participer au FESMA ?
Il n’y a pas de critères particuliers pour être éligible à la foire du FESMA. Il faut et il suffit d’être dans la chaîne de valeur qui va de la ferme à l’assiette (notre slogan). De fait, le FESMA est ouvert aussi bien aux restaurateurs, producteurs, transformateurs, distributeurs, artisans, commerçants, qu’aux industriels, investisseurs ou encore aux institutionnels etc.
Pour les exposants, nous offrons la plus grande foire/exposition de la restauration et de l’agro-alimentaire, avec plus de 50 000 visiteurs attendus, une ambiance quotidienne entretenue sur le site, une promotion pour leurs produits et services et une visibilité garantie pour leur entreprise.
L’événement fait déjà ses preuves. Les chiffres de la première édition du Festival témoignent déjà de son succès, avec un total de 50 000 visiteurs sur une période de 6 jours, et un pic de fréquentations le week-end. C’est une performance remarquable pour un festival inédit qui a eu lieu pendant l’année scolaire.
La soirée de gala du FESMA de cette année, une sorte d’apothéose, a rassemblé plus de 250 convives, dont des personnalités telles que le Ministre du Travail Gilbert Bawara, la Ministre du Développement à la Base Myriam Dossou-d’Almeida et l’Ambassadeur de l’Union européenne Joaquin Tasso Vilallonga.
Plusieurs directeurs généraux ont également assisté à l’événement. La soirée a été animée par les musiciens togolais Afia Mala et King Mensah, ainsi que par l’humoriste Professeur Abawoé.
Selon vous, comment le FESMA contribue-t-il à la promotion du savoir-faire culinaire africain, en général et à la création d’un label d’excellence pour la cuisine africaine, en particulier ?
C’est le défi du FESMA. Notre démarche s’inscrit dans le triptyque Créer – Transmettre – Partager.
La première dimension, « Créer« , implique la production de repas destinés à des publics multiples, avec un triple objectif. D’abord, soutenir des jeunes cuisiniers porteurs de nouvelles écritures culinaires. Ensuite, favoriser des rencontres créatives avec des acteurs tels que les agriculteurs, les pêcheurs, les chasseurs, les éleveurs, les artistes ou les scientifiques. Enfin, partager ces patrimoines et créations culinaires avec le plus grand nombre afin de promouvoir une démocratie culinaire.
La deuxième dimension, « Transmettre« , consiste à organiser des formations et des ateliers à destination de trois types de publics : les jeunes citoyens pour les initier et les guider sur des questions de goût, de santé, d’économie ou d’écologie ; les étudiants et les jeunes professionnels pour cultiver les identités et les créativités des cuisines africaines ; les amateurs ou les professionnels pour enrichir leurs pratiques culinaires.
Enfin, la troisième dimension, « Partager« , passe par des rencontres, des échanges et des médiatisations. Le festival s’appuie sur des programmes médiatisés diffusés sur différents réseaux, des réunions et des séminaires autour de questions spécifiques, ainsi que sur des temps forts mobilisant des parcours, des métiers, des disciplines et des niveaux d’expérience multiples.
Ces trois dimensions s’entrecroisent, s’entrechoquent et se fertilisent tout au long du festival.
Quelles sont vos perspectives pour l’avenir du FESMA, et comment comptez-vous maintenir l’intérêt du public et des exposants pour cet événement ?
C’est un évènement qui a du potentiel parce que touchant quelque chose d’essentiel pour les citoyens : leur alimentation. Au surplus, il est conçu et mis en œuvre de façon pluridisciplinaire en questionnant les enjeux actuels.
Pour maintenir l’intérêt du public et des exposants pour cet événement, nous mettons en place diverses actions de promotion et de communication, telles que des campagnes publicitaires, des conférences de presse, des interventions sur les réseaux sociaux, etc. Nous proposons également des animations et des activités pour tous les publics, afin de rendre l’événement attractif et accessible à tous.
Comment le FESMA contribue-t-il à la création d’emplois locaux et à la promotion d’une croissance inclusive à travers la valorisation des produits locaux et l’implication des acteurs de l’écosystème agroalimentaire dans la chaîne de valeur ?
Vous le savez, la valorisation des saveurs et du savoir-faire culinaire africains, le plaidoyer en faveur du développement de nouveaux modes d’alimentation construits autour de la sécurité alimentaire qui sont les principaux objectifs du FESMA, impliquent nécessairement la promotion des produits, du consommer local et celle des circuits courts.
La foire agro-alimentaire et culinaire que nous mettons au cœur du FESMA, c’est la rencontre de toute une chaîne de valeurs qui part de la ferme à l’assiette. Du producteur au consommateur, en passant par le transformateur, le grossiste, le distributeur, l’artisan, l’industriel, le financier ou encore l’institutionnel, c’est une occasion unique, dans un cadre structuré, d’avoir pour tous ces acteurs ensemble une réflexion prospective, de faire du networking et de développer leur business.