Sur initiative de l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Togo, la ville de Dapaong située à 650 Km de Lomé accueille mardi 18 et mercredi 19 juin, une conférence sur la prévention de l’extrémisme violent dans la région. Intervenant à l’ouverture, l’ambassadeur US, Eric Williams Stromayer, a indiqué que « les actions des forces de sécurité ne suffiront pas à elles seules » à vaincre les menaces terroristes et l’extrémisme violent. De ce fait, appelle-t-il à bâtir des « ponts » de collaboration entre les forces de sécurité, les autorités gouvernementales, les chefs religieux et les groupes de la société civile qui trop souvent, « se méfient les uns et les autres en travaillant en contradiction ». « La lutte que nous menons contre l’extrémisme n’est pas facile et elle ne sera pas gagnée rapidement. Cela peut prendre des années et nécessitera la création d’une coalition de partenaires opérant dans de multiples domaines. Mais elle peut être gagnée, et cette conférence marque la première étape. Ici, aujourd’hui, ensemble, nous disons non à l’extrémisme et oui à un avenir meilleur pour tout le peuple togolais ! », a-t-il lancé.
A l’heure où le pays amorce une croissance soutenue et est à la recherche de partenaires pour financer son Plan national de développement, l’ambassade des Etats-Unis veut aider le Togo à consolider ses acquis et progrès avant d’évoluer vers d’autres horizons dans un climat de paix. L’ambassadeur souhaite également voir se développer des programmes qui répondent aux besoins de la population. « Le fléau du terrorisme et de l’extrémisme violent menace tous les progrès qui ont été accomplis. Si nous n’agissons pas de manière décisive, elle a le pouvoir de priver le Togo de sa promesse d’un avenir brillant », a-t-il alerté.
Les savanes, région frontalière du Burkina Faso, qui vit au rythme des attentats, doivent mettre les bouchées doubles pour éviter tout début de conflit et pousser des citoyens à se radicaliser. Le diplomate propose dès lors des actions inclusives avec des projets qui permettront de lutter contre la pauvreté et la vulnérabilité et répondant aux besoins des communautés. « Nous devons trouver des moyens pour que chacun de nous, puisse jouer un rôle dans l’arrêt de la propagation de l’extrémisme radical qui menace la stabilité à laquelle nous tenons tous », a-t-il déclaré.
« La source du radicalisme est un manque d’espoir pour l’avenir. Au lieu de cela, nous devons offrir à tous les citoyens de ce pays une espérance qu’ils ont un rôle à jouer dans le projet national de création d’un Togo plus stable, prospère et démocratique, et qu’ils en bénéficieront dans la réalisation de ce projet », poursuit le diplomate.
Il espère voir tout citoyen togolais de cette région, se sentir à l’aise de se présenter « devant un gendarme, un soldat ou un policier pour demander de l’aide ou partager des informations, sans craindre d’être harcelé, intimidé ou obligé de donner un pot-de-vin ». Et demande aux autorités locales d’ être à l’écoute de leurs concitoyens et de développer des programmes qui répondent des besoins. « Si on arrive à le faire, cette approche peut priver l’idéologie extrémiste du sol fertile dans lequel elle pousse », conclut le diplomate Stromayer.
La conférence de deux jours permettra à la centaine de participants de débattre, d’apprendre d’un groupe de formidables experts et enfin d’identifier les points de conflit au sein des communautés et les méthodes pour atteindre une plus grande cohésion sociale. FIN
Charles Djade depuis Dapaong