OCAL lance à Aného, avec la Maison de la Femme, les 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre

L’Organisation du Corridor Abidjan–Lagos (OCAL) a lancé mercredi 26 novembre 2025, à Aného, en partenariat avec la Maison de la Femme, l’édition 2025 des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre. Cette année, l’accent est mis sur les violences numériques, un fléau croissant le long du corridor.
Présente au lancement, Dr Me Hortense, Secrétaire exécutive de l’OCAL, a rappelé que la campagne internationale du 25 novembre au 10 décembre « n’est pas seulement une période symbolique, mais un appel à agir chaque jour de l’année ». Elle souligne que la montée des violences numériques – diffusion d’images sans consentement, cyberharcèlement, menaces en ligne – fragilise profondément les femmes et les jeunes filles.
Le représentant du Ministre des Solidarités rappelle l’ampleur du fléau
Lors de la cérémonie, le représentant du Ministre des Solidarités, de l’Action sociale et de la Promotion de la Femme a rappelé que cette campagne célèbre son 34e anniversaire et qu’elle vise à mobiliser l’opinion nationale et internationale contre les violences basées sur le genre. Il a mis en lumière l’importance d’agir localement : « Pour votre cas, il s’agit des populations et couches sociales de la ville d’Aného et pourquoi pas celles de la commune de Lac 1 ».
Il a également rappelé des chiffres alarmants sur le Togo, issus d’une étude de 2010 : 91 % de violences psychomorales, 34 % de violences économiques, 41 % de violences physiques, 33 % de violences sexuelles, 20 % de violences institutionnalisées et 6 % de mutilations génitales féminines. Bien que ces chiffres datent de 15 ans, il souligne que les efforts du ministère, des partenaires internationaux et des ONG ont permis des progrès notables.
Le représentant du Maire de la commune de Lac 1, a rappelé que « la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles commence dans nos communautés ». Selon lui, « chaque femme, chaque fille mérite respect, sécurité et dignité. Aucune violence n’est normale, aucune violence n’est acceptable ».
Il a souligné les différentes formes de violences qui ne sont pas tolérées dans sa commune : coups, gifles, humiliations, menaces, viols, harcèlements, rapports sexuels forcés, mariages précoces, empêchement de travailler, et diffusion de photos intimes sans autorisation. « La présence de chacun ici montre que nous refusons de rester indifférents face à des actes qui détruisent des vies et retardent notre développement », a-t-il ajouté.
Trois axes d’intervention avec le soutien de l’UNFPA
Avec l’appui de l’UNFPA, l’OCAL déploiera un dispositif articulé autour de trois volets :
.Diffusion d’un film animatique sur les violences numériques, projeté dans les gares, les bus et aux postes-frontières.
.Sensibilisation communautaire menée par des éducateurs pairs auprès des forces de l’ordre, des jeunes filles, des femmes et des communautés locales.
.Campagne médiatique sur Internet, la radio et la télévision pour toucher un public plus large.
Un enjeu majeur sur le corridor Abidjan–Lagos
Implantée dans cinq pays – Côte d’Ivoire, Ghana, Bénin, Togo et Nigeria – l’OCAL constate une recrudescence des violences faites aux femmes sur les axes de transport. « Les violences numériques portent une atteinte grave à la dignité et à la sécurité des femmes », rappelle Dr Hortense. Elle insiste sur l’urgence d’une action coordonnée pour protéger les usagères et les travailleuses du corridor.

De Sanvi-Kondji à Kodjoviakopé
Les activités couvriront l’intégralité du segment togolais du corridor, de Sanvi-Kondji à Kodjoviakopé, mobilisant les équipes locales et les huit unités d’intervention de l’OCAL entre Abidjan et Lagos.
Pour Dr Hortense, ce lancement à Aného marque « une étape déterminante dans la lutte contre les violences basées sur le genre, qu’elles soient physiques ou numériques », et confirme la volonté de l’OCAL de jouer un rôle de leader régional dans cette lutte.









