Togo-Protection des données à caractère personnel : à Tsévié, l’Instance appelle les médias à renforcer leurs pratiques

Les professionnels des médias du Grand Lomé prennent part jeudi 4 décembre 2025 à Tsévié pour une formation consacrée à la protection des données personnelles. Une rencontre durant laquelle le président de l’Instance de protection des données à caractère personnel, Lt-Colonel Belei Bédiani a délivré un message clair : les médias doivent jouer un rôle central dans la préservation des droits des citoyens à l’ère numérique.
Dès l’ouverture, il a rappelé que les données personnelles sont devenues « une ressource précieuse, une véritable richesse parfois même utilisée comme matière première ». Une évolution qui, selon lui, impose une vigilance accrue dans un monde où les risques liés au numérique se multiplient.
Les médias, un maillon incontournable
Face aux enjeux croissants du numérique, le président a souligné que l’Instance ne peut agir seule. « Chaque image, chaque reportage, chaque publication peut contenir des données personnelles », a-t-il déclaré. Dans les rédactions, les professionnels des médias manipulent quotidiennement des informations sensibles : identités, images, voix, données judiciaires, documents administratifs ou encore localisation.
Cette réalité place les médias au cœur de la protection des données et engage leur responsabilité, non seulement juridique, mais aussi éthique.
Éduquer, surveiller, montrer l’exemple
Ainsi, le président a rappelé trois missions essentielles des journalistes en matière de protection des données :
Éduquer : en sensibilisant le public aux risques du numérique, aux arnaques, aux usurpations d’identité ou encore aux cyberviolences. Une simple émission ou un article bien construit peut, selon lui, changer les comportements.
Surveiller : en enquêtant et en révélant les dérives, abus ou violations des droits des personnes. Un rôle de veille indispensable pour encourager les organisations à respecter la loi.
Montrer l’exemple : en adoptant des pratiques responsables comme le floutage des mineurs et des victimes, l’anonymisation des témoignages sensibles, la vérification des consentements ou la sécurisation des informations collectées.
« Être un professionnel des médias, c’est aussi protéger la dignité et la vie privée de ceux que l’on met en lumière », a-t-il insisté.
Un accompagnement durable pour les rédactions
Reconnaissant que cette culture de protection reste encore perfectible dans plusieurs médias, l’Instance prévoit un accompagnement continu en collaboration avec la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication. Des formations, outils pédagogiques et guides pratiques seront progressivement mis à la disposition des rédactions.
L’objectif est clair : faire de la protection de la vie privée un réflexe naturel dans le traitement de l’information.
Un programme national lancé à Tsévié
L’atelier de Tsévié marque le lancement d’une série de sessions sur l’ensemble du territoire. L’ambition est de permettre à chaque professionnel des médias d’acquérir les compétences nécessaires pour travailler en conformité avec les principes de protection des données.
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« Protéger les données personnelles n’est pas seulement une obligation légale, c’est un impératif éthique et un gage de confiance », a conclu le président. Pour lui, cette dynamique contribuera à renforcer la souveraineté numérique du pays et à sensibiliser davantage les populations.









