
Les hommages continuent de pleuvoir depuis le décès subit le 4 août 2024 de l’archevêque métropolitain de Lomé, Mgr Yves Nicodème Barrigah-Bénissan. Cette fois-ci c’est son confrère et président de la Conférence des évêques du Togo (CET), Mgr Benoît Alowonou qui fait des confidences.
Extrait : » Une âme discrète qui a montré très tôt des talents extraordinaires
La disparition de Mgr Nicodème Barrigah ma plongé dans une grande tristesse et un profond sentiment d’impuissance, et je pleure devant le Seigneur la mort d’un frère, d’un confrère et d’un ami. Mes pleurs sont une prière pour son repos éternel et aussi un cri vers le Dieu de toute consolation. En effet, Mgr Barrigah était de ceux qui n’ont pas besoin qu’on les loue à leur mort, tant leur vie et leurs œuvres suffisent et parlent plus fort que tout ce qu’on pourrait en dire.
Mgr Nicodème Barrigah avait tous les talents: écrivain, poète, musicien, chanteur et conteur. Il avait de rares qualités d’âme : douceur, confiance, humilité et courage devant tous les défis de sa vie d’homme et de prêtre. Et tout cela était déjà en germe en lui, lorsque je l’ai rencontré pour la toute première fois. En effet, Mgr Barrigah faisait partie de ces âmes discrètes qui montrent très tôt des talents extraordinaires, par leur simplicité et leur sourire, je dirais, leur sourire angélique. – J’ai connu le jeune Nicodème Barrigah lorsqu’il était élève au Petit Séminaire Saint Pie X d’Agoenyivé. Je n’étais ni séminariste ni paroissien de la Paroisse des saints Martyrs de l’Ouganda. Je n’étais pas non plus inscrit sur la liste des futurs séminaristes de Lomé. J’étais paroissien de la paroisse Sacré-Cœur de Lomé, membre de la Légion de Marie, presidium Trône de la Sagesse, un presidium de jeunes lycéens, étudiants et professeurs de collèges et lycées. Notre presidium faisait partie de la Curia junior du Togo. C’est au cours d’une colonie de vacances organisée par la Curia junior que mon regard avait croisé celui du petit séminariste Nicodème. C’était un jour du mois de juillet ou d’août sur la paroisse Saint Michel d’Apeyeme Todomē sur le plateau de Daye. Le jeune petit séminariste Nicodème Barrigah était dans le groupe des jeunes légionnaires de la paroisse de Tokoin-Séminaire. En effet, son Curé, le Père Paul Kuevi, de regrettée mémoire, avait inscrit les séminaristes et les jeunes aspirants de sa paroisse à cette colonie de vacances de la Curia Junior.
Les interventions du séminariste Nicodème, les réponses qu’il donnait et les questions qu’il posait, montrèrent a déjà une intelligence des Écritures, une soif de connaissance et une grande qualité d’écoute. Il m’avait tellement marqué que dès notre retour de la colonie, je courus voir le Père Kuevi Paul pour lui adresser une requête qui montrait ma grande ignorance de l’époque, des études au séminaire et de la formation des futurs prêtres. (…) Le 1er octobre 1978, je faisais moi-même mon entrée en première année de philosophie à Ouidah, au séminaire Saint Gall. Trois ans après notre entrée, le jeune séminariste Nicodème Barrigah fit lui aussi son entrée à Saint Gall. Du Séminaire à son ordination sacerdotale et sa nomination comme archevêque métropolitain de Lomé en passant par Atakpamé, Mgr Nicodème est resté égal à lui -même : dense, humble, fidèle et bienveillant (…) Il nous manquera, oui mais nous avons l’espérance qu’il est désormais auprès de Seigneur, pour prier pour nous, pour l’Eglise et pour notre pays, afin que règne partout au Togo, un climat de vérité, de justice et de réconciliation« .
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