
Un collectif de citoyens a adressé, lundi 1er septembre 2025, une lettre ouverte à trois membres du gouvernement pour demander des éclaircissements sur le mouvement « Les Sentinelles du Peuple », récemment présenté comme une organisation de « veille citoyenne, d’autodéfense et de lutte contre le terrorisme ».
La correspondance est destinée au ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, au ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Chefferie Coutumière, ainsi qu’au Garde des Sceaux, ministre de la Justice et de la Législation.
Des interrogations sur la légalité du mouvement
Dans leur courrier, les signataires s’interrogent d’abord sur l’existence d’un cadre légal permettant à des citoyens de se constituer en groupes d’autodéfense. Ils souhaitent savoir si ce mouvement dispose d’un statut juridique clair – association enregistrée, mouvement informel ou autre – et s’il a reçu une quelconque autorisation administrative.
Le collectif demande également des précisions sur les objectifs des Sentinelles du Peuple, leurs moyens financiers, logistiques et humains, ainsi que leur mode de coordination avec les Forces de défense et de sécurité (police, gendarmerie, protection civile).
Autre interrogation : l’existence d’un cadre officiel de collaboration entre ce mouvement et l’État, ainsi que les modalités de supervision et de responsabilité juridique en cas d’action sur le terrain.
Préserver l’autorité de l’État
« La sécurité nationale et la défense du territoire demeurent des missions régaliennes de l’État », rappellent les signataires, qui mettent en garde contre toute initiative privée susceptible de créer de la confusion ou de porter atteinte à l’autorité légitime.
En conclusion, ils appellent le gouvernement à :
Publier une communication officielle sur la nature et les objectifs du mouvement ;
Garantir la compatibilité de ses activités avec l’action de l’État ;
Encadrer, contrôler et réguler toute initiative privée intervenant dans le champ sécuritaire.
La lettre a également été transmise pour amplification à la Représentation du Système des Nations Unies au Togo, au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH-Togo), à la Délégation de l’Union européenne et à la Représentation de la CEDEAO au Togo.
Les signataires sont : Aphtal Cissé, Adama Gaba, Alain Anifrani, Komlan Toulassi-Mensah, Edem Atsou Tchakou et Aristide Messan.









