L’engagement et le dévouement du professeur Kumako Kodzo, enseignant chercheur à l’Université de Lomé (Togo) et coordinateur du programme anti-tabac viennent d’être reconnus par l’Organisation mondiale de la santé. Le togolais figure parmi les six africains distingués à l’occasion de la journée mondiale sans tabac célébrée chaque 31 mai de l’année.
Jeudi 13 août à Lomé, le prix a été officiellement remis au récipiendaire par la représentante résidente de l’OMS au Togo, Dr Diallo Fatoumata Binta Tidiane.
« Ce prix est un grand honneur pour la détermination du Togo dans la lutte antitabac », a déclaré le professeur qui pointe la volonté des autorités togolaises. « C’est cet engagement qui est primé aujourd’hui à travers ma personne. C’est un esprit de gratitude que j’ai envers nos autorités. C’est également une reconnaissance à l’OMS qui nous a toujours accompagnée dans l’engagement du pays et une reconnaissance à tous ceux qui ont travaillé pour que les résultats soient visibles sur le terrain », a modestement souligné l’enseignant chercheur à l’université de Lomé.
600 000 togolais consommateurs
Selon les résultats de l’enquête STEPS Togo 2010, 9 personnes sur 10 fument au Togo L’initiation tabagique était plus précoce chez les enfants (7ans) que chez les sujets âgés (28,8ans). Les jeunes de 15- 24ans représentent 4 personnes sur 10 et la consommation du tabac était presque quotidienne, elle est prédominante en milieu
rural et est inversement proportionnelle au niveau d’instruction. Selon les résultats de la même enquête, le tabagisme passif était de deux personnes sur 10 dans les lieux de travail et de 4 personnes sur 10 dans les ménages.
Il représente le premier facteur commun des maladies non transmissibles notamment les cancers, l’hypertension artérielle, les maladies respiratoires chroniques, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète, l’impuissance sexuelle et bien d’autres maladies. Pour la prévention et la lutte, des mesures ont été prises depuis 2010 pour renforcer l’arsenal juridique du pays en parallèle avec les actions de sensibilisation notamment la loi relative à la production, à la commercialisation et à la consommation des cigarettes et autres produits du tabac ayant fait l’objet de cinq décrets d’application notamment le décret N 2012-046/PR du 11 juillet 2012 portant interdiction de fumer dans les lieux publics.
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Malgré cet engagement, des organisateurs de la société restent toujours sur leur soif. C’est le cas de Fabrice Ebeh, directeur exécutif de l’alliance nationale des consommateurs et de l’environnement qui reproche à l’Etat de ne pas franchir le pas en posant dans la ville en mettant « des panneaux géants » de sensibilisation.
Néanmoins, depuis le 1er septembre 2014, les emballages de cigarettes qui circulent au Togo, portent des informations sanitaires. En plus d’informer la population sur les dangers que représentent la consommation de tabac, c’est également une stratégie pour lutter contre la contrebande.
« Nous avons ‘vente uniquement autorisée au Togo’ pour contrer la contrebande », expliquait en 2013, vinyo Kumako, coordinateur du programme anti-tabac chez nos confrères de la voix de l’Amérique.
Même si le souhait de la société civile est d’interdire l’importation du tabac au Togo, compte tenu de ses conséquences néfastes, le professeur Toulassi Kodjo Akapaka, indique que cela ne peut se faire car contraire aux règles du commerce et de l’intégration.
« Il est interdit d’interdire le commerce, il y a des clauses qui favorisent la libre-circulation, déclare-t-il, donc il faut mieux prévenir! »
L’interdiction de fumer dans les lieux publics peine à être respectée. Il est très fréquent de croiser des personnes en train de fumer dans la rue.