L’après-CAN est mouvementé pour la Guinée équatoriale. Après son élimination en huitième de finale face à la Guinée, la sélection a annoncé mercredi la mise à l’écart pour raisons disciplinaires de deux cadres : Iban Salvador et surtout Emilio Nsue, révélation de la compétition dont il a terminé meilleur buteur (5 réalisations) à 34 ans. Les deux joueurs ont réagi jeudi soir lors d’un live sur Instagram.
Emilio Nsue, documents à l’appui, a attaqué sa fédération avec virulence. « Ces cancers, ces voleurs, ces menteurs et ces corrompus qui gèrent le football en Guinée équatoriale ont dérobé 1 million d’euros après la CAN au Cameroun (en 2022), après que nous avions tout donné sur le terrain. Ils avaient promis d’injecter cette somme pour développer le football local. Nous n’allons pas nous taire parce qu’ils le veulent. L’argent qu’ils nous doivent ? On ne l’a jamais vu. »
Malgré une bonne CAN, le buteur équato-guinéen assure que l’ambiance, en interne, était délétère. « Notre sélectionneur, un des meilleurs d’Afrique, est menacé continuellement et victime de chantage. Ils veulent diviser le groupe, un des kinésithérapeutes est un mouchard. Moi, ils m’ont humilié en mondovision. C’est la plus grande humiliation de l’histoire de notre sélection. Ils veulent qu’on en vienne à jouer contre une sélection de joueurs de l’Aragón, voilà le niveau de ces analphabètes et de ces voleurs. »
Le sélectionneur dédouane Nsue
Dans la foulée de la mise à l’écart de Nsue et Salvador, l’ensemble des joueurs de la sélection avaient signé un courrier, mercredi, pour contester la suspension des deux joueurs. Ils en avaient profité pour dénoncer les disparitions des primes à hauteur de 800 000 dollars et le fait que l’équipe nationale a été exclue de son hôtel durant la préparation à cause de factures impayées par la fédération.
Le sélectionneur Juan Micha Obiang, viré lui aussi cette semaine, a affirmé qu’il n’avait rien à reprocher à Nsue, contrairement à ce qu’indiquait la fédération pour justifier la suspension du joueur. « Je suis surpris qu’on dise que les joueurs ont été suspendus à la suite de mon rapport », s’est-il étonné.
« Le Nzalang continuera à vivre, mais pas tant que le président et ses sbires resteront au pouvoir, promet de son côté Emilio Nsue. Je suis prêt à mourir pour mon pays, je veux me battre pour ce peuple. La sélection est au-dessus de tout et de tout le monde. Vive la Guinée équatoriale ! » L’attaquant d’Intercity, en troisième division espagnole, assure même qu’il ne reviendra pas porter le maillot de la Guinée équatoriale tant que les dirigeants seront encore là.