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Naomi Akakpo : « Je remercie tous ceux qui m’encouragent »

Naomi Akakpo a porté l’étendard du Togo, aux neuvièmes jeux de la Francophonie tenus en République Démocratique du Congo, la capitale Kinshasa. Arrivée cinquième dans sa discipline, elle garde néanmoins l’espoir de faire mieux lors des Jeux Olympiques de 2024 à Paris. Dans cette interview  sur maieutika.mondoblog, elle revient sur ses prochains challenges.

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Qui est Naomi Akakpo ?

N.A : Naomi Akakpo est une jeune athlète togolaise, diététicienne nutritionniste spécialisée dans le sport de haut niveau. J’ai 22 ans, bientôt 23, et à l’heure actuelle, je me consacre entièrement à l’athlétisme. Malgré la fin de mes études, mon quotidien est entièrement rythmé par cette discipline exigeante à laquelle je me dédie corps et âme. Je suis extrêmement ravie d’avoir pu représenter une fois de plus le Togo lors d’une compétition internationale. Ces événements offrent une occasion exceptionnelle de mettre en avant notre pays et de le faire connaître à travers le monde. C’est précisément pour cette raison que j’ai choisi de représenter le Togo plutôt que la France.

Comment avez-vous découvert votre passion ?

N.A :  Ma passion pour l’athlétisme a été découverte grâce à ma mère, qui m’a initiée à ce sport lorsque j’avais environ 11 ou 12 ans. J’ai ainsi exploré l’épreuve de saut en hauteur, les épreuves combinées, mais le cumul avec l’instruction scolaire est devenue incompatible avec mes ambitions et mon agenda éducatif. Par conséquent, j’ai pris la décision d’opter pour une spécialisation unique, à savoir les haies, à laquelle j’ai prêté allégeance et que j’ai adoptée avec passion depuis lors.

Quel est votre bilan des Jeux de la Francophonie ?

N.A :  L’édition des prestigieux Jeux de la Francophonie s’est déroulée avec un certain brio, en dépit des considérations logistiques défiantes. Les organisateurs, face à un paysage de travaux d’infrastructures toujours en cours, ont dû composer avec une situation particulièrement complexe, ajustant leurs actions au fil des échéances. Néanmoins, la maestria démontrée par nos dirigeants a permis d’offrir un cadre des plus confortables possible.

Lors de la journée cruciale de ma compétition, mon expérience fut majoritairement positive. Bien qu’atteinte par la fatigue et la maladie depuis mon arrivée à Kinshasa, je m’éprouvais tout de même en bonne forme, dotée d’une certaine confiance en mes capacités à réaliser un temps honorable. Un espoir vibrant, doublé d’une ambition ardente, m’accompagnaient dans mon dessein de monter sur le podium.

Hélas, la réalité fut moins clémente, et je me suis contentée d’une cinquième place. Bien que je signasse mon meilleur temps de la saison, cela n’était pas suffisant pour prétendre à une place honorifique sur le podium, alors même que les temps de référence que j’avais réalisés l’année précédente étaient à portée.

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C’est donc avec une certaine amertume que j’évoque cette épreuve, malgré l’effort indéniable que j’y ai consacré. J’éprouve néanmoins aucune once de regret quant à ma participation à cette compétition. La fierté ressentie en portant les couleurs de notre nation est d’une intensité indescriptible. L’émotion est d’autant plus forte en sachant qu’on ne court pas seulement pour soi, mais avec l’appui fervent d’un pays entier derrière nous.

Cette pensée inspire le désir d’aller toujours plus loin, toujours plus haut. J’aurais sincèrement voulu rapporter une seconde médaille, mais le sort en a décidé autrement. C’est donc avec une certaine déception que je me tourne vers ceux qui m’ont soutenue, que ce soit les personnes proches ou l’ensemble de la population togolaise, plus encore que pour moi-même.

Aux jeux islamiques en 2022, vous avez gagné une médaille d’argent. Qu’est-ce que cette victoire représente pour vous?

N.A : Assurément, il s’agissait de ma toute première récompense d’envergure internationale. J’avais précédemment été honorée de diverses distinctions à l’échelle nationale, et en particulier lors des championnats de France, en raison de ma double nationalité – ma mère étant française et mon père originaire du Togo. Toutefois, sur le plan international, il s’agissait véritablement de ma première distinction, et l’expérience fut totalement inouïe. Je n’avais en aucun cas anticipé un tel événement.

L’émoi que j’ai ressenti était indescriptible, et mon cœur débordait de joie. Par la suite, j’ai réalisé l’ampleur de ce que cela représentait pour le Togo, pour ceux qui m’observaient avec attention. J’ai pris conscience de l’incroyable portée de cet événement, et comment il pourrait potentiellement servir de catalyseur pour inciter au changement, inspirer les jeunes filles désireuses de se lancer dans le sport, ainsi que les jeunes garçons. J’ai envisagé qu’il pourrait potentiellement aider à accélérer ces mouvements, et cela a aussi marqué l’histoire car c’était la première médaille pour une femme, et la seconde pour le Togo après la médaille de bronze obtenue par Benjamin Boukpeti lors des Jeux Olympiques de Pékin en 2008.

Il s’agissait d’une réalisation absolument extraordinaire dont je n’avais pas pleinement conscience sur le moment. J’ai pris la mesure de cette réalité progressivement, et à ce jour, je demeure toujours stupéfaite par cette expérience.

Comment vous préparez-vous pour les Jeux Olympiques de 2024 à Paris ?

N.A : Je m’entraîne intensément, tous les jours, en sélectionnant soigneusement mes compétitions. Mon entraîneur basé à Marseille et moi travaillons dur pour que je sois prête à réaliser de bonnes performances et obtenir une position favorable sur le classement.

Les épreuves de haies exigent une combinaison de force, d’agilité et de concentration. Comment gérez-vous la pression qui vient avec la pratique de cette discipline exigeante

N.A : Je m’efforce de ne pas me laisser accabler. J’affectionne singulièrement le processus d’accueil serein des opportunités et des défis, venant comme ils viennent, sans contrainte préméditée. Lorsque les barrières se présentent, lorsque des éléments d’obstruction tentent de limiter ma portée, je vois bien au-delà, cherchant l’horizon lointain.

Lire aussi-Togo : L’athlète Naomi Akakpo recherche des sponsors

Je n’entretiens point d’illusion quant à mes propres limites ; j’affirme fièrement que celles-ci ne sont que des chimères. Et, je m’efforce constamment de repousser les frontières qu’on s’efforce de me prescrire, animé par un désir vorace d’amélioration, une aspiration à courir avec une célérité accrue, à explorer des territoires inconnus et à aller plus loin. C’est cet état d’esprit, inflexible et intrépide, qui me caractérise.

Lorsqu’un obstacle imprévu se dresse sur mon chemin, qu’il s’agisse d’une mésaventure corporelle telle qu’une blessure ou d’une diminution momentanée de ma motivation, je ne cède pas à la facilité de la reddition.

Votre mot de fin

N.A : Je remercie chaleureusement tous ceux qui me suivent et m’encouragent. Je souhaite inspirer chacun à poursuivre ses objectifs sans se fixer de limites et à persévérer malgré les difficultés. La détermination et la volonté de réussir nous permettent d’accomplir de grandes choses. Alors, n’abandonnez jamais et battez-vous pour ce que vous aimez.

 

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