Les nouvelles technologies doivent servir le droit à la manifestation pacifique et non l’entraver, a affirmé à Genève, la cheffe des droits de l’homme de l’ONU.
« Alors que les gens se rassemblent dans le monde entier pour protester contre le racisme, le droit de réunion pacifique n’a jamais été aussi important », a déclaré jeudi Michelle Bachelet, Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.
Dans un communiqué, Mme Bachelet fait surtout référence à « la reconnaissance faciale » qui ne devrait pas être « déployée dans le cadre de protestations pacifiques sans que les garanties essentielles en matière de transparence, de protection des données et de surveillance soient en place ».
Une façon pour le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) de rappeler que cette technologie, qui permet « l’identification, la surveillance et le suivi automatisés des manifestants ». Le rapport note que de nombreuses personnes se sentent découragées de manifester dans des lieux publics lorsqu’elles craignent d’être identifiées et de subir « des conséquences négatives ».
En outre, la reconnaissance faciale peut également perpétuer et amplifier la discrimination, notamment à l’encontre des personnes d’origine africaine et d’autres minorités. Cette technologie peut également entraîner « une discrimination involontaire, car sa précision dépend de facteurs tels que la couleur de la peau ou le sexe ». Et l’expérience a montré des taux de précision plus faibles pour la reconnaissance des personnes à la peau foncée et des femmes.
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« Lorsque la technologie de reconnaissance faciale est utilisée sur un grand nombre de personnes, même un faible taux d’erreur peut entraîner le repérage inexact de centaines d’individus », avance le HCDH. Une manière de dénoncer une pratique visant à « établir le profil des individus sur la base de leur ethnicité, leur race, leur origine nationale ou leur sexe ».