
Le Premier ministre Komi Selom Klassou participe ce mardi 19 novembre à Berlin en Allemagne au « Compact with Africa », une rencontre visant à promouvoir l’investissement en Afrique. Lundi, aux côtés des présidents Burkinabè, Egyptien, Rwandais,Guinéen ou encore ivoirien et Ghanéen, le chef du gouvernement togolais était l’hôte d’un dîner offert à château Bellevue par le président Allemand, Frank Walter Steinmeier.
Lancé en grande pompe lors du G20 en 2017, l’objectif de l’initiative « Compact with Afrika » est d’attirer des investisseurs privés dans les Etats africains, qui à leur tour s’engagent à initier des réformes économiques.
Mais les espoirs sont quelques peu déçus trois ans après son lancement, selon l’économiste Robert Kappel, auteur d’une étude critique commandée par la Fondation Friedrich Ebert sur le projet.
« Les investissements dans les pays du Compact with Africa n’ont pas augmenté. Ce qui a été accompli, c’est d’améliorer les conditions générales d’investissement dans les pays africains. Ceux-ci ont rempli leur mission, mais ils sont également déçus par le fait que les investissements directs ne soient pas plus importants. »
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Les investissements étrangers dans les 12 pays du pacte ont en effet à peine augmenté entre 2017 et 2018 pour atteindre 21 milliards de dollars. Un chiffre toujours inférieur au niveau de 2016. Par ailleurs, 80% des fonds ont été affectés à quatre pays : l’Egypte, le Maroc, l’Ethiopie et le Ghana.
Et puis il y a aussi la question de la création d’emplois, très attendue par les gouvernements africains mais qui tarde à se concrétiser.
On estime qu’environ 440 millions de personnes vont entrer sur le marché du travail en Afrique d’ici 2030 – mais personne ne sait comment elles vont gagner leur vie.
Accroître les investissements
Cependant, les partisans du « Compact with Africa » mettent
en garde contre l’abandon du programme. Rob Floyd travaille pour le Centre
africain pour la transformation économique (ACET), un groupe de réflexion basé
au Ghana qui évalue les progrès de l’initiative pour le compte des pays
membres. Et il estime qu’il faut poursuivre les efforts.
« Bien sûr, on peut faire plus. Tant au sein des pays du Pacte qui doivent
faire une promotion plus efficace de leurs propres projets auprès des
investisseurs, mais aussi dans les pays du G20, où il est nécessaire de
promouvoir plus activement l’investissement en Afrique auprès des entreprises.
«
Lors de la conférence « Compact with Africa » de l’année dernière, la chancelière allemande Angela Merkel a annoncé la création d’un fond pouvant atteindre un milliard d’euros pour soutenir les entreprises allemandes et africaines.
Mais la plupart des entreprises allemandes cherchent toujours leurs marchés ailleurs. Jusqu’à présent, environ 800 entreprises à capitaux allemands seulement sont actives en Afrique.
Selon une étude de l’Institut Allensbach, à peine 5% des autres entreprises allemandes envisagent de faire des affaires sur le continent à l’avenir.
L’année dernière, la chancelière Angela Merkel avait annoncé la création d’un fonds de 1 milliard d’euros censé favoriser les investissements de petites et moyennes entreprises (PME) allemandes et européennes en Afrique.
Ce fonds offrira aussi des fonds propres pour les PME africaines.
Cette initiative réunit un certain nombre de pays africains, le Groupe de la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI), la Banque africaine de développement (BAD) et d’autres partenaires multilatéraux et bilatéraux afin d’élaborer et d’appuyer des politiques et des actions essentielles pour attirer les investissements privés.
Le pacte se distingue des initiatives antérieures en mettant explicitement l’accent sur la facilitation de l’investissement privé.
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24heureinfo et DW