Burkina Faso : Le gouvernement supprime quatre jours fériés pour alléger les charges de l’État

Dans un contexte économique tendu, le gouvernement burkinabè a décidé de réduire le nombre de jours fériés chômés et payés, passant de 15 à 11. L’annonce a été faite à l’issue du Conseil des ministres tenu le 11 septembre 2025.
Selon l’exécutif, cette mesure vise à soulager les finances publiques, avec une économie annuelle estimée entre 16,8 et 17 milliards de FCFA. En 2025, le coût total des jours fériés était évalué à plus de 67 milliards de FCFA pour l’État.
« Cette rationalisation permettra de préserver la productivité tout en maintenant le caractère symbolique de certaines dates importantes », a indiqué le porte-parole du gouvernement.
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Des journées requalifiées, mais pas oubliées
Les journées concernées par la suppression ne disparaissent pas totalement du calendrier. Elles seront désormais commémorées sans être chômées, à travers des activités de recueillement, de sensibilisation ou d’éducation citoyenne. C’est le cas notamment du :
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3 janvier (soulèvement populaire de 1966),
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5 août (indépendance du pays),
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31 octobre (journée des martyrs),
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Et d’autres dates historiques nationales.
Le gouvernement a également mis fin à la pratique consistant à reporter les jours fériés tombant un dimanche au lundi suivant.
Une décision diversement appréciée
Cette décision suscite des réactions contrastées au sein de la population. Si certains saluent une mesure de rigueur budgétaire, d’autres y voient une atteinte à la mémoire collective et à l’identité nationale.
« On peut comprendre les raisons économiques, mais il faut veiller à ne pas banaliser notre histoire », a confié un enseignant à Ouagadougou.
Le projet de loi devra encore être entériné par l’Assemblée législative de transition (ALT) dans les prochaines semaines.