
L’ancien président de la République, Thomas Boni Yayi, s’est fermement opposé à la proposition de loi déposée à l’Assemblée nationale visant à modifier la Constitution pour instaurer un Sénat au Bénin.
Dans une déclaration rendue publique ce lundi 4 novembre 2025, l’ex-chef d’État a dénoncé une initiative « antidémocratique » et « contraire aux principes fondamentaux de la République ».
« Une réforme sans consensus national »
Selon Boni Yayi, la réforme constitutionnelle envisagée « ne va pas dans le sens du renforcement de notre démocratie ».
Engagée sans véritable concertation, elle traduirait, selon lui, un « climat d’exclusion » susceptible de fragiliser la cohésion sociale et de compromettre la sérénité du débat républicain.
« Je ne saurais en aucun cas faire partie de cette institution ni cautionner un tel projet, dont le dessein véritable semble être de modifier la nature même de notre régime politique », a-t-il déclaré.
Une dérive institutionnelle selon l’ancien président
Pour l’ancien chef de l’État, la création du Sénat représenterait une « dérive institutionnelle » menaçant l’équilibre des pouvoirs et les acquis démocratiques chèrement obtenus par le peuple béninois.
Il estime que la composition et les attributions prévues pour cette nouvelle institution « paraissent conçues pour servir un seul homme, ignorant l’intérêt général ».
Appel aux députés de l’opposition
Boni Yayi a exhorté les 22 députés du parti Les Démocrates (LD) à rejeter vigoureusement cette proposition de révision constitutionnelle.
« En agissant ainsi, les députés honoreront leur serment d’artisans de la restauration de la démocratie au Bénin », a-t-il insisté, les invitant à user de leur minorité de blocage pour « rendre la parole au peuple » à travers un référendum.
« Ensemble, sauvons la patrie »
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Dans un ton grave et solennel, l’ancien président a conclu son message par un appel à l’unité nationale :
« Ensemble, défendons notre République, notre démocratie et notre unité nationale. Refusons toute altération de l’équilibre institutionnel qui menace notre vivre-ensemble et l’avenir de notre Nation. Ensemble, sauvons la patrie. »









