Environnement

Togo-Ressources forestières : Kokoroko « serre » le contrôle, pas des postes

Le ministre des Ressources forestières, Dodzi Komla Kokoroko, a franchi un cap dans la lutte contre les infractions forestières au Togo. Plutôt que de fermer des postes de contrôle, il renforce la surveillance par des mesures administratives et institutionnelles, selon plusieurs sources gouvernementales et des acteurs du secteur.

Vers un renforcement du contrôle

Selon une circulaire ministérielle (n° 116/2025) adressée aux responsables locaux, le ministre appelle à “une plus grande rigueur” dans l’identification et la sanction des infractions forestières. Il exige que seules des personnes « assermentées et dûment mandatées » effectuent des constatations sur le terrain, afin d’éviter les dérives, notamment des amendes arbitraires et des transactions informelles.

Dans la même dynamique, Kokoroko a annoncé l’actualisation de la base de données forestières : tous les détenteurs de permis de coupe, de transport ou d’importation de bois doivent désormais fournir des copies certifiées de leurs documents. L’objectif : améliorer la traçabilité et garantir la transparence dans l’octroi des permis forestiers.

Une nouvelle structure de contrôle

Pour mieux superviser les ressources naturelles, le ministre a mis en place une Inspection Générale de l’Environnement, des Ressources Forestières et du Littoral, rattachée directement à son cabinet. Cette structure est dotée d’un double mandat : contrôler les activités forestières et évaluer leur impact sur l’environnement.

Selon les annonces officielles, cette inspection aura un rôle de “vérification, d’évaluation et de suivi”, afin de s’assurer que les agents forestiers accomplissent bien leurs missions sans délégation illégale à des tiers non formés.

Réaction des acteurs

Certains acteurs du secteur saluent cette posture : des représentants d’ONG environnementales estiment que ces mesures correspondent à une volonté réelle de mettre fin à la corruption et aux abus dans la gouvernance forestière. Pour eux, la “fermeture de postes” évoquée dans certains médias pourrait être une mésinterprétation d’un discours de renforcement, et non une suppression physique des postes de contrôle.

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D’autres, toutefois, restent prudents : sans moyens supplémentaires (financiers et humains), la nouvelle inspection pourrait peine à jouer pleinement son rôle, surtout dans les zones rurales reculées où les infractions forestières sont les plus fréquentes.

Enjeux et perspectives

Le renforcement des contrôles forestiers s’inscrit dans un contexte plus large : le Togo doit concilier ses ambitions de développement économique (exploitation du bois, création de richesse) avec la nécessité de préserver ses ressources naturelles. En mettant l’accent sur la transparence et la traçabilité, Kokoroko envoie un message fort aux opérateurs forestiers : “la loi s’applique, et les dérives seront sanctionnées.”

Lire aussi-Togo : Dodzi Kokoroko sonne la fin du laxisme dans les forêts

Mais la réussite de cette réforme dépendra de la capacité du ministère à déployer ses agents dans le terrain et à garantir l’indépendance opérationnelle de l’inspection générale. Si ces conditions sont remplies, le contrôle forestier togolais pourrait connaître une transformation significative.

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