Togo : Faure Gnassingbé annonce des mesures de grâce ciblées, sans céder sur les crimes graves

Dans la continuité de son discours axé sur la modernisation de la gouvernance, Faure Gnassingbé a placé la question judiciaire au cœur de son intervention devant le Parlement. Pour le président, l’équité dans le traitement des détenus n’est pas seulement une exigence morale : elle est “indispensable à l’investissement, à l’entrepreneuriat et au développement économique du pays”. Une manière de rappeler que l’État de droit reste un marqueur essentiel de l’attractivité du Togo.
S’inscrivant dans cette logique, il a annoncé avoir chargé le ministre de la Justice d’élaborer des mesures de grâce ciblées. Celles-ci concerneront en priorité les détenus purgeant de longues peines, ceux condamnés pour des délits mineurs, les personnes âgées, en fin de peine ou atteintes de maladies graves. L’objectif affiché : introduire davantage d’équité dans le système pénitentiaire, tout en désengorgeant des établissements souvent saturés.
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Mais le président du conseil tient à lever toute ambiguïté. Pas question, insiste-t-il, de faire preuve de laxisme. Les crimes de sang et les atteintes graves à l’intégrité physique resteront strictement exclus de ces mesures. Une précision destinée à rassurer une opinion sensible à la question sécuritaire, mais aussi à souligner que la compassion présidentielle ne s’exercera jamais au détriment de la justice.
Faure Gnassingbé invoque également le respect des engagements internationaux du Togo, notamment en matière de droits humains. Il rappelle que les prisons doivent préserver la dignité des personnes détenues et favoriser leur réinsertion. Car, prévient-il, ceux qui recouvreront leur liberté doivent pouvoir retrouver une place dans la société — une condition essentielle, selon lui, à la stabilité sociale et au développement du pays.







