Extrémisme violent : à Lomé, le Conseil de l’Entente et le Togo appellent à une riposte collective
Un séminaire régional sur la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent s’est ouvert à mercredi 10 décembre 2025 Lomé, réunissant responsables institutionnels, experts sécuritaires et partenaires régionaux autour d’une même préoccupation : endiguer une menace transnationale en constante mutation.
Les travaux ont été officiellement ouverts par le ministre de la Sécurité du Togo, Calixte Madjoulba, en présence du Secrétaire exécutif adjoint du Conseil de l’Entente, Idy Ali, et des délégations des États membres et partenaires.
Le Togo alerte sur l’impact multidimensionnel de l’extrémisme violent
Dans son allocution d’ouverture, Calixte Madjoulba a dressé un tableau sans concession des conséquences de l’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest.
Selon le ministre, ces menaces « fragilisent les institutions étatiques, affectent le développement économique, délitent le tissu social et engendrent des souffrances humaines considérables », touchant en priorité « les populations les plus vulnérables, notamment les femmes, les enfants et les personnes déplacées ».
Il a souligné la capacité d’adaptation des groupes extrémistes violents, qui exploitent des failles structurelles persistantes, parmi lesquelles : la faible présence de l’État dans certaines zones ; la porosité des frontières ; le manque d’opportunités économiques ; les effets des crises climatiques ; et le sentiment d’exclusion sociale.
À travers des modes opératoires de plus en plus sophistiqués, a-t-il averti, ces groupes cherchent désormais à étendre leur influence au-delà du Sahel vers les pays côtiers, rappelant que « la menace est transnationale et que la réponse ne peut être que collective ».
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Idy Ali : le Conseil de l’Entente face à une décennie décisive
Prenant la parole au nom du Conseil de l’Entente, le Secrétaire exécutif adjoint, Idy Ali, a ouvert son intervention par un hommage à Faure Essozimna Gnassingbé, Président du Conseil de la République togolaise et Président en exercice de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement du Conseil de l’Entente, saluant son soutien constant à l’Organisation ainsi que l’accueil réservé aux délégations.
Il a également exprimé la reconnaissance du Conseil de l’Entente au Gouvernement et au peuple togolais, ainsi qu’au partenaire stratégique, l’Institut d’Études de Sécurité (ISS).
Selon Idy Ali, le séminaire se tient dans un contexte régional complexe, marqué par l’évolution des alliances, la multiplication des foyers d’insécurité et une fragmentation institutionnelle qui met à rude épreuve les mécanismes collectifs de sécurité.
Des réponses sécuritaires à repenser
Le Secrétaire exécutif adjoint a appelé à une remise en question lucide et responsable des stratégies actuelles. Il a reconnu que les initiatives régionales comme le G5 Sahel, l’Initiative d’Accra, la Commission du Bassin du Lac Tchad, le Conseil de l’Entente ou encore l’Alliance des États du Sahel ont permis des avancées notables, mais aussi révélé des limites.
« Lorsque les réponses sont essentiellement militaires, insuffisamment inclusives, trop dépendantes de soutiens extérieurs et déconnectées des enjeux économiques, elles ne permettent pas une résolution durable de la menace », a-t-il souligné.
Prévu du 10 au 12 décembre 2025, ce séminaire vise notamment : une analyse approfondie des nouveaux foyers d’instabilité ; une meilleure articulation des dispositifs régionaux existants ; et l’élaboration de recommandations opérationnelles, immédiatement exploitables par les États.
Les conclusions de Lomé devront servir de feuille de route commune, afin de renforcer une réponse collective face à une menace qui dépasse largement les frontières nationales.
