
Le jeune togolais Razak Adjéi produit et commercialise des insecticides écologiques destinés au traitement biologique phytosanitaire. Fabriqué à base des graines de neem, Kini Insecticide, 100% biologique protège les plantes et élimine les ravageurs nuisibles et indésirables.
Marque domestiquée pour une meilleure appropriation par les togolais, Kini (nom local) de la graine de neem à base de laquelle l’insecticide est dérivé présente un résultat lent au bout de 72 heures. Il agit « comme un répulsif ».
« Kini est appliqué au moins quatre fois avant la récolte dont le premier traitement, deux semaines après la levée de la culture. Les traitements doivent se faire généralement en fin de journée par pulvérisation. Pour 1 litre de kini il faut 29 litres d’eau », détaille le promoteur.
Outre le Togo, le produit est commercialisé au Burkina et au Bénin, deux pays limitrophes du Togo, mais aussi au Congo et au Niger. Le Rwanda comme d’autres pays africains et sud-américains sont sur la liste d’attente.
A la tête de TarAgro, société qui détient la marque Kini, Razak Adjéi a installé l’usine de production à Bassar (située à plus de 300 kilomètres) au nord de Lomé la capitale togolaise. Elle a une capacité de production actuelle de plus de 10 000 litres par mois. Embouteillé au démarrage dans des bidons de 1litre uniquement, Kini Insecticite s’est diversifié au fil des ans sur le marché togolais avec des contenants de 5 litres et 0,25 litre.
Alternative aux produits chimiques
En 2019, 45 000 litres d’insecticides ont été commercialisées par la société. Les producteurs togolais ont taillé la part du lion avec 75% de qualité de litres Kini consommées soit 30 000 producteurs agricoles. Mais les activités ont plombé au dernier trimestre jusqu’en cette année sous les effets de la pandémie de coronavirus.
« En 2020 avec la COVID, on n’a pas pu suivre vraiment notre chronologie d’activités, la pandémie a vraiment porté un coup dur à notre élan. Mais nous nous sommes arrivés avec l’aide du gouvernement à satisfaire la demande des producteurs », fait savoir Razak Adjéi.
Kounoutchi Kokouvi, ingénieur agronome, travaillant au bureau togolais de l’organisation des nations unies pour l’agriculture et l’alimentation, (FAO) confirme l’efficacité de l’insecticide contre certains ravageurs à l’instar des chenilles. « La graine de neem a une capacité répulsive, anti-appétant, toxicologique… Il a aussi un large spectre d’action », rappelle l’ingénieur qui a beaucoup collaboré avec le promoteur lorsqu’il était à la direction des végétaux du ministère de l’agriculture. A travers les appuis aux producteurs, la FAO a acquis cette année, 1500 litres de Kini insecticide.
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Malgré la concurrence du marché togolais, Razak Adjéi ne démord pas d’imposer son innovation comme véritable alternative aux produits chimiques. « Notre ambition est que chaque agriculteur togolais utilise notre produit, de préférence biologique, qui n’est pas néfaste ni pour notre environnement, ni pour la santé publique, assure le promoteur qui relativise, néanmoins, l’usage excessif de ces produits peut entraîner la disparition de certains insectes pollinisateurs ».
Le neem est « l’arbre aux merveilles » estime Adjéi en raison de ses propriétés insecticides, nématicides, antifongiques et fertilisantes. « C’est l’huile tirée des graines de neem qui contient les principes actifs les plus nombreux et les plus intéressants de ce point de vue », souligne -t-il.
L’approvisionnement de la graine se fait sur le marché local auprès des acteurs togolais sur appel d’offre.