Depuis le début des années 1960, le Comité spécial de la décolonisation des Nations Unies a « accompagné de nombreux territoires dans leur cheminement » vers l’indépendance, s’est félicité jeudi le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, à l’ouverture de la session 2019 de cette instance.
Rappelant qu’en tant que ressortissant portugais, il venait d’un pays autrefois opprimé par la dictature, M. Guterres a souligné que ce programme de décolonisation lui tenait à cœur.
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En 1946, des États membres des Nations Unies ont identifié une liste de territoires non autonomes et les ont placés sur une liste de l’ONU.
En 1960, la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux a été adoptée et l’année suivante, l’Assemblée générale des Nations Unies a créé le Comité spécial, connu sous le sigle C-24, en référence aux 24 membres initiaux, chargé de surveiller sa mise en œuvre.
Selon M. Guterres, la décolonisation est « l’un des chapitres les plus importants de l’histoire de l’Organisation » et a contribué à augmenter le nombre de ses membres, les faisant passer de 51 à 193 aujourd’hui.
Au fil des ans, ce processus a abouti à la suppression de la plupart des territoires de la liste.
« Mais cette histoire est toujours en train d’être écrite », a poursuivi le chef de l’ONU. Il y a encore 17 territoires non autonomes », chacun dans l’attente de parvenir à l’autonomie, conformément au chapitre XI de la Charte des Nations unies, à la Déclaration de 1960 et aux résolutions pertinentes de l’ONU. Les 17 territoires ci-après relèvent du Comité spécial : Anguilla, Bermudes, Gibraltar, Guam, Îles Caïmanes, Îles Falkland (Malvinas)*, Îles Turques et Caïques, Îles Vierges américaines, Îles Vierges britanniques, Montserrat, Nouvelle-Calédonie, Pitcairn, Polynésie française, Sahara occidental, Sainte-Hélène, Samoa américaines et Tokélaou.
La Nouvelle-Calédonie a franchi une étape importante en matière de décolonisation
Le Comité spécial examine chaque année les territoires qui restent sur la liste, en formulant des recommandations et en soutenant la diffusion d’informations pour l’opinion publique sur le processus de décolonisation.
Plus récemment, a expliqué M. Guterres, la Nouvelle-Calédonie, dans le Pacifique Sud, a franchi une étape importante en matière de décolonisation grâce à un référendum organisé en novembre dernier.
Il a félicité la France, le pays qui administre le territoire, pour sa coopération tout au long du processus – conformément à l’Accord de Nouméa de 1998, qui prévoyait qu’un référendum sur l’autodétermination aurait lieu d’ici 2018.
Le Comité spécial a apporté son aide pendant la période précédant le référendum, notamment en envoyant deux missions de visite en Nouvelle-Calédonie.
« Pour parvenir à la décolonisation, les peuples des territoires doivent faire entendre leur voix », a souligné M. Guterres, ajoutant que la coopération de toutes les parties concernées, y compris les puissances administrantes, était également essentielle.
Selon le chef de l’ONU, il est « primordial » que les populations des territoires non autonomes comprennent les différentes options concernant leur statut politique et le droit de choisir librement leur avenir.
« Les succès remportés par l’ONU en matière de décolonisation au cours des décennies passées peuvent être sources d’inspiration aujourd’hui », a dit M. Guterres. « Respectons notre devoir d’aider tous les peuples des territoires non autonomes à mener à bien leur processus de décolonisation, comme ils l’entendent ».