
L’opposant Jean-Pierre Fabre, maire de la quatrième commune de Lomé dans le centre ville ne compte pas abdiquer face aux « agissements » du gouvernement de lui dépouiller de ses prérogatives. S’exprimant lundi 4 novembre 2019 sur Victoire Fm, une radio locale, le Chef de l’ANC entend réagir au temps opportun, sur la création de poste de gouverneur pour le district autonome du Grand Lomé. Le texte étant actuellement déposé sur la table de l’Assemblée nationale.
«J’ai déjà vu des difficultés (…) je n’imagine pas qu’ils vont nous laisser travailler tranquillement. Je ne suis pas encore installé en tant que maire, parce que nous somme à la recherche de siège, a déclaré Jean-Pierre Fabre. Nous avons compris que le pouvoir ne nous laissera pas travailler. Nous avons comme preuve la réaction du gouvernement sur l’affaire du grand marché de Lomé suite à ma lettre adressée au premier ministre et la création du district autonome du Grand Lomé ». Ce lundi, a-t-il informé, se tiendra au siège provisoire de la Mairie, à la préfecture du Golfe, une session extraordinaire qui abordera tous ces sujets.
Performance de Doing Bussiness
Le Chef de l’ANC a exprimé sa «joie » sur la performance de 40 places gagnées par le Togo dans le rapport publié le 24 octobre, mais alerte sur la propagande à des visées électoralistes que le pouvoir en place en fait. « Si le Togo a assaini le climat des affaires de sorte que des investisseurs puissent se bousculer aux portes du pays, je suis heureux, cela aura comme retombées, l’implantation de plusieurs entreprises, la création de beaucoup d’emplois, la réduction drastique du monde de Zémidjan, etc. Je ne peux qu’être heureux pour le Togo, s’est-il félicité, avant de relativiser : mais j’en doute. Je me demande si ce n’est pas une opération politicienne à l’approche de l’élection présidentielle ». Pour lui, d’autres rapports ont été aussi publiés mettant en lumière ce qui ne vas pas et n’a jamais fait l’objet de médiatisation à outrance comme dans le cas du Doing Business. « C’est une opération de propagande », conclue-t-il.
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Ouverture de discussions avec le pouvoir de Lomé
A quelques mois de la présidentielle de 2020, à laquelle il s’est officiellement déclaré, Jean-Pierre Fabre souhaite des discussions sur les conditions de transparence avec le pouvoir de Lomé. « D’abord, nous ne demandons pas de dialogue, personne ne veut plus attendre parler de ce mot, les togolais craignent que cela ne finisse comme les précédents cadres de dialogue, clarifie l’opposant. Nous demandons des discussions qui porteront sur l’essentiel, le fichier électoral, la composition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), les votes spéciaux, l’authentification du bulletin unique, l’observation des élections…. ». Il qualifie de « dangereuses », les dernières annonces faites par la CENI, relatives à une révision prochaine de la liste électorale sur trois jours. « La CENI actuelle court vers le précipice, s’est-il dézingué. Ce n’est pas la date des élections qui est importante, mais la qualité, nous nommes des togolais et nous avons le devoir de dire ce qui est bien pour nous ».
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Le maire exige par ailleurs, la recomposition de la Cour Constitutionnelle, conformément à la Constitution révisée le 10 mai et qui par contre permettra à d’autres d’être candidat après avoir fait plus de deux mandats, en faisant allusion au président Faure Gnassingbé. Pour se faire attendre, Fabre mise sur la mobilisation populaire.
« Nous avons des moyens de faire entendre nos revendications, la mobilisation populaire », assure-t-il. « Nous (partis politiques et togolais, ndlr) devons tous aller à la présidentielle de 2020, mais pas de façon vaille que vaille. Que les conditions nécessaires de réformes constitutionnelle et institutionnelle, la liste électorale, le recensement, tout soit complet avant d’y aller, a déclaré vendredi dernier, l’archevêque émérite de Lomé, Monseigneur Philippe, rappelant que le temps il faut le prendre. « L’homme n’est pas fait pour le temps, le temps est fait pour l’homme », a ensuite lancé le religieux, qui réunit depuis quelques semaines les opposants autour de la transparence de la prochaine présidentielle. Pour le Chef des FDR, une autre formation de l’opposition, Dodzi Apévon, « on ne peut pas nous conduire à des élections, tout simplement parce qu’il faut aller aux élections, il faut que ces élections aient un sens. La démocratie de façade, où on nous pousse comme ça parce qu’on vous dit pas de politique de la chaise de vide, on en a marre ».
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Et dans quelle dynamique prendre part à ces élections? Unitaire ou candidature unique? L’ANC a tranché : la dynamique unitaire. « Quand nous avons crée la C14, il n’a jamais été question de la candidature unique », a lancé Fabre.