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L’Observatoire togolais des Médias (OTM) a publié vendredi 3 mai à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, son rapport sur l’état de la presse togolaise. Dans l’ensemble, le tribunal des pairs note plusieurs améliorations, relève aussi des manquements dans le fonctionnement des médias publics ou privés avant de formuler des recommandations à l’endroit du gouvernement, de la HAAC, des forces de sécurité et de défense et des organisations de presse notamment.
D’entrée, l’OTM a salué le traitement professionnel de l’information au sein des médias publics malgré des pesanteurs politiques de tout bord. « La transformation des médias publics en office est restée toujours à l’étape de projet. De même, la modernisation à l’issue de laquelle les médias audiovisuels », regrette l’Observatoire. S’agissant du quotidien national Togo-Presse, le tribunal des pairs constate des efforts surtout être en ligne en plus de la parution quotidienne et régulière du journal papier. Cependant, il nuance que la « Une » du quotidien national « souffre toujours d’illustrations diversifiées, faisant entorse à la recherche de la qualité sur un marché hautement concurrentiel».
Autre point du rapport, la presse en ligne qui prend de plus en plus de l’importance dans l’espace médiatique du pays. Cet envol selon l’OTM constitue un vaste chantier qui doit intéresser « le gouvernement pour préserver la paix et promouvoir le développement ». En ce sens, il s’est réjoui de la prise en compte des médias en ligne dans la nouvelle loi organique sur la HAAC.
Pour toutes les catégories, l’observatoire déplore « la persistance des coquilles et surtout des fautes de grammaire, d’orthographe et de style ».
Enfin, le tribunal des pairs salue les projets de formation de journalistes à l’ISICA à travers le PROFAMED initiés par le gouvernement. « C’est une autre forme de l’aide de l’Etat à la presse », affirme le président Aimé Ekpé qui en appelle à d’autres projets similaires dans d’autres secteurs du journalisme pour plus de professionnalisme.
Plaintes, relations entre la presse et certaines institutions
Concernant les plaintes, l’Observatoire Togolais des Médias souligne avoir auditionné des directeurs d’organe par rapport à leurs publications ou diffusions, soit sur des plaintes de diffamation, de demande de réparations, soit sur auto saisine. En un an-3 mai 2018-3 mai 2019-, ce sont 10 audiences qui ont été tenues et plus d’une vingtaine d’autres cas réglés par échanges. Les problèmes généralement rencontrés sont relatifs aux diffamations, manquements professionnels, atteinte à l’honneur, publication de fausses informations, etc.
Parlant des entraves au libre exercice du métier de journalisme, l’OTM a déploré l’empêchement des confrères à couvrir certaines manifestations politiques et les violences exercées sur des journalistes. D’aucuns ont vu leurs matériels de travail endommagés ou confisqués.
Par ailleurs, l’OTM a condamné le comportement des militants de certains partis politiques qui menacent des journalistes qui animent des émissions-débats sur des radios.
Sur les relations avec des institutions, l’Observatoire togolais des médias se félicité des rapports plus ou moins cordiaux avec le gouvernement et ses représentants et note une amélioration dans les relations avec les forces de défense et de sécurité. Néanmoins « des agressions ou des voies de fait ont été constatées ces derniers moments sur des journalistes ». L’OTM a été saisi en effet de deux faits graves touchant les relations conflictuelles entre les forces de sécurité et les journalistes.
L’équipe d’Aimé Ekpe congratule les journalistes pour l’amélioration des rapports avec l’OTM.
« Les relations entre la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication et les journalistes se sont elles aussi, beaucoup améliorées », indique le rapport. En revanche, l’OTM note le non-respect des règles de la confraternité qui interdisent les attaques entre confrères et par médias interposés.
Recommandations
Plusieurs recommandations ont été formulées à l’endroit de différentes structures dans le but d’améliorer les conditions de travail des journalistes au Togo et de professionnaliser le métier.
Au gouvernement, le tribunal des pairs demande plus de moyens techniques et logistiques aux médias publics et améliorer l’environnement de travail des journalistes du secteur public, de poursuivre et achever dans un meilleur délai le processus de la transformation des medias publics en office puis de procéder à la nomination définitive des responsables des médias publics pour plus d’efficacité dans la gestion desdits organes.
L’observatoire plaide aussi pour la prise des décrets d’application relatifs à la subvention de l’Etat à la presse sur la base des critères définis par le Code de la Presse et de la Communication puis d’accorder une aide spéciale substantielle à la presse en période électorale.
Il est demandé à la HAAC de mettre en place un mécanisme de consultation périodique entre elle et les organisations professionnelles des médias, de faciliter une meilleure compréhension et application des décisions touchant à la corporation à travers des séminaires et des ateliers de renforcement de capacité des responsables des médias puis de réactiver le processus de co-régulation formelle HAAC – OTM.
A l’endroit de la presse et des journalistes, l’OTM les exhorte à respecter les dispositions du Code de la Presse et de la Communication et celles du Code de déontologie des journalistes du Togo, à prendre conscience de la responsabilité sociale des médias et œuvrer pour l’apaisement, le développement et le rayonnement du Togo et à faire preuve de professionnalisme et de responsabilité sur les lieux de reportage et particulièrement lors des manifestations publiques.
Il est demandé aux journalistes d’éviter de prendre des risques qui pourraient mettre en danger leur sécurité et celle de leur matériel de travail et de faire preuve de discernement par rapport aux informations véhiculées sur les réseaux sociaux.
Enfin aux forces de sécurité et de défense, d’assurer la protection des journalistes sur les lieux de reportages lors des manifestations publiques et politiques, de s’abstenir des traitements inhumains et dégradants sur les journalistes, de ne pas considérer les journalistes comme des ennemis sur les lieux de reportage et enfin de poursuivre les échanges avec la presse à travers les rencontres formelles (séminaires et formations) et informelles (activités sportives et culturelles).