
Participante samedi 18 janvier à Lomé au sommet des Chefs d’état contre les faux médicaments, Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique a salué l’engagement pris par sept pays africains à criminaliser ce trafic.
Elle revient pour 24heureinfo sur la portée de la déclaration de Lomé signée par les trois chefs d’Etat présents, et les ministres suppléants du Ghana, Niger, Centrafrique et du Congo.
24heureinfo.com : Quelle appréciation de l’OMS sur l’engagement de Lomé des chefs d’Etat contre les médicaments falsifiés?
Dr Matshidiso Moeti : Il est très bien d’avoir cet engagement de haut niveau politique dans les pays, qui va enfin se joindre à ceux qui sont encours déjà.
Je suis convaincue que cette initiative au niveau des chefs d’Etat sera mise au niveau continental à travers l’Union Africaine. Nous allons travailler avec les ministres de la santé de chaque pays pour faire le plaidoyer.
Nous allons également travailler avec les partenaires pour faire l’évaluation de progrès parce que c’est bon d’avoir une initiative mais cela demande des actions concrètes, des investissements.
Que fait l’OMS dans ce domaine?
Dr Moeti : A l’OMS, nous travaillons déjà sur ce volet au niveau global, nous avons une plateforme qui permet aux Etats d’échanger des informations entre eux. Dans le comité de cette plateforme nous avons deux Etats africains qui présentent de point de vue, les besoins des pays africains.
Nous allons faire plus d’efforts pour faciliter la consultation à ces deux membres avec d’autres pays pour avoir une vision globale des problèmes, des besoins et des défis en Afrique.
En ce qui concerne les aspects de la santé publique, nous travaillons pour améliorer les capacités surtout réglementaires dans les pays africains et pour améliorer les capacités d’approvisionnement efficace et efficiente des médicaments de bonne qualité.
Nous aidons les pays à reconnaître les médicaments de qualité.
Nous nous mettons à la disposition de tous les pays pour qu’ils sachent que, tel médicament qui vient de tel producteur est de mauvaise qualité ou pas. Nous appuyons les suivis d’évacuation des médicaments de mauvaise qualité.
Que ressortir du sommet de Lomé?
Dr Moeti : Ce qui sort primordialement de ce sommet, c’est le lien entre ce problème de santé publique et la criminalité y compris le financement des activités criminelles et le terrorisme.
L’aspect sécuritaire a beaucoup intéressé les chefs d’Etat je crois, parce que sans la sécurité nous ne pouvons pas avoir un développement même pas sanitaire.
J’ai donc espoir qu’il aura une synergie entre ces intérêts différents et nous allons faire des évaluations pour voir si cela bouge ou pas.