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Sommet extraordinaire de la Cédéao à Ouagadougou : ce qu’il faut retenir

Le  samedi 14 septembre, les dirigeants  de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) ont tenu un sommet extraordinaire  à Ouagadougou au Burkina Faso consacré au terrorisme. Voici ce qu’il faut retenir de cette réunion qui  est le couronnement de plusieurs autres rencontres  et de sommets tenus à Lomé, Accra, Abuja…

  Une dizaine de chefs d’Etat présents

Ouvert par le président en exercice, Mahamadou Issoufou du Niger, le sommet de Ouagadougou a réuni  une dizaine de chefs d’Etat des pays membres de l’Organisation dont le président togolais Faure Gnassingbé. La décision de convoquer une réunion extraordinaire pour débattre spécifiquement de la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme et le crime organisé dans notre région  est motivée par l’urgence de l’heure, a expliqué à l’entame de son discours, le président Nigérien. « C’est parce que cette question constitue pour nous une triple menace : menace à la paix et à la sécurité des personnes et des biens, menace contre nos institutions démocratiques, menace pour notre développement économique et social », a-t-il souligné, affirmant ensuite que «ces menaces, amplifiées par la crise Libyenne, concentrées initialement dans la région du Sahel et dans le bassin du Lac Tchad, se déplacent progressivement vers le Sud avec le risque de concerner l’ensemble des Etats de notre communauté ».

Malgré toutes les dispositions prises et les moyens utilisés pour faire face à la situation, on constate que « les terroristes font preuve d’une résilience étonnante : leur menace se fait de plus en plus persistante et inquiétante et s’étend dans l’espace. »

Lire aussi : Terrorisme : la CEDEAO toujours préoccupée

« Faut-il trouver un substitut au dispositif actuel ou faut-il le renforcer ? La réponse à cette question, quelle qu’elle soit, doit tenir compte de l’urgence de la situation », a souligné le Président Issoufou Mahamadou, avant d’assurer que « le renforcement des capacités nationales et conjointes me semble mieux répondre à cet impératif. » « Cela signifie qu’il faut renforcer les capacités opérationnelles et de renseignement de la Force Mixte Multinationale et la Force Conjointe du G5 Sahel qui opèrent respectivement dans le bassin du lac Tchad contre Boko Haram et dans le Sahel », a-t-il martelé.

Un plan d’un milliard  de dollars  pour lutter contre le terrorisme

C’est la  grande décision prise par les chefs d’Etat et de gouvernement réunis  au Burkina Faso. Il s’agit de l’adoption en décembre prochain, d’un plan d’action prioritaire sur cinq ans, 2020-2024 doté d’un milliard de  dollars pour combattre le terrorisme. Ce plan à articuler autour en huit axes prendra en compte la mutualisation et la coordination accrue des efforts dans la lutte, le partage direct de renseignement entre États membres, ou de la formation et de l’équipement des acteurs de la lutte, etc…

  Le financement  proviendra  des 15 Etats de la Cédéao et des partenaires.   « Il a été demandé au président de la Commission de regarder comment chaque pays peut contribuer à la mobilisation de ces ressources, explique le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré à RFI. « Le mécanisme est donc bien mis en place et nous pensons que sur 4-5 ans, c’est une mobilisation qui peut être relativement faite », a-t-il ajouté.

Message à la communauté internationale

Venir à bout du terrorisme appelle à des actions collectives. Raison pour laquelle, le sommet extraordinaire de Ouaga a appelé lacommunauté internationale, responsable de la désagrégation de la Libye  et  qui a contaminé tout le Sahel  à soutenir  le prochain plan financièrement.

« La communauté internationale ne doit pas détourner le regard du Sahel, estime le Nigérien Mahamadou Issoufou. C’est la communauté internationale qui est à la base de la crise libyenne, dont nous subissons les conséquences. Quand cette crise libyenne a été déclenchée en 2011, nous étions contre. Il y a un chaos qui règne en Libye. Les armes qui étaient accumulées en Libye ont été pillées et circulent dans le Sahel et le bassin du Lac Tchad dans les mains des terroristes. » Par ailleurs, elle a exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à rendre le mandat de la Minusma plus offensif. Concernant le Mali elle réaffirme « que la région de Kidal est partie intégrante du territoire malien ».

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest demande au FMI et à la Banque mondiale de considérer les dépenses en matière de sécurité comme des investissements.

  Participation du président Tchadien, Idriss Déby

Le président Tchadien Idriss Déby dont son pays est touché par le terrorisme a pris une part active aux travaux de  ce sommet extraordinaire de la Cédéao. Pays membre du G5 Sahel, un organisme qui a tenu à la veille, (13 septembre) un sommet à Ouagadougou sur l’énergie, le Tchad a sa place dans toutes les stratégies à mettre en place pour venir à bout du terrorisme. Et c’est ce que les Chefs d’Etat de la Cédéao ont compris, commente un expert contacté par notre rédaction.

Lors de ce sommet, unanimement les chefs d’Etat ont condamné les attaques terroristes et salué la mémoire de toutes les victimes. Décidés à ne pas rester inactifs devant les nombreux morts enregistrés au quotidien, ils ont pris l’engagement de passer désormais à l’action.

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