À moins d’un an des élections générales de 2026, les signes d’un rapprochement stratégique entre deux poids lourds de la scène politique béninoise se précisent. Dimanche 29 juin 2025, l’ancien président Boni Yayi s’est rendu au domicile d’Adrien Houngbédji, ex-président de l’Assemblée nationale, à Porto-Novo. Il s’agit de l’un des multiples entretiens recensés entre les deux hommes depuis le début de l’année.
Des retrouvailles qui interrogent
Si le contenu des échanges n’a pas été officiellement divulgué, des sources proches des deux camps évoquent des discussions avancées en vue d’un éventuel front commun pour les prochaines échéances électorales. Une hypothèse qui suscite un vif intérêt dans les milieux politiques, d’autant plus que Boni Yayi et Adrien Houngbédji ont été longtemps rivaux.
Lors de l’élection présidentielle de 2011, les deux figures s’étaient affrontées dans un duel tendu, remporté par Yayi. En 2016, Houngbédji, alors leader du PRD et président du Parlement, s’était allié à la mouvance soutenant Lionel Zinsou, avant de rallier le régime de Patrice Talon après la victoire de ce dernier.
Des repositionnements subtils
Mais depuis quelques mois, Adrien Houngbédji semble prendre ses distances avec le pouvoir en place. Sans déclarer ouvertement une rupture avec la mouvance présidentielle, il a exprimé à plusieurs reprises des critiques voilées mais significatives sur la gestion actuelle du pays.
De son côté, Boni Yayi, revenu en force sur l’échiquier politique depuis la réhabilitation de son parti, Les Démocrates, multiplie les contacts et tente d’élargir sa base, à la recherche de partenaires pour renverser l’équilibre politique actuel.
Une recomposition en vue ?
Le contexte politique béninois est actuellement marqué par des réajustements tactiques au sein des principales formations. Plusieurs personnalités politiques de premier plan, jusqu’ici alignées sur la mouvance présidentielle, opèrent un repositionnement discret, face à l’incertitude entourant l’après-Talon.
Si une alliance entre Boni Yayi et Adrien Houngbédji venait à se concrétiser, elle pourrait changer la donne à l’approche des élections générales de 2026. L’union de ces deux anciens adversaires, forts de leurs ancrages respectifs dans le septentrion et le sud-est du pays, constituerait un signal fort d’une recomposition de l’opposition.
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