Afrique

Burkina Faso: vers le retrait des permis d’exploitation aux multinationales minières

Lors d’une intervention sur la radio publique RTB dimanche, le capitaine Ibrahim Traoré a annoncé qu’il procédait au retrait des permis d’exploitation accordés aux multinationales opérant sur le territoire burkinabé, un pays qui se classe au quatrième rang des producteurs d’or en Afrique. « Toutes les mines d’or sont sur notre agenda », a-t-il déclaré.

Cette reprise en main du secteur minier s’inscrit dans la continuité de la révision du Code minier effectuée en juillet. Ibrahim Traoré a clairement exprimé ses intentions vis-à-vis des entreprises étrangères : « Je ne comprends pas pourquoi nous laissons des multinationales exploiter l’or alors que nous savons le faire nous-mêmes. C’est pourquoi j’ai annoncé que nous retirons certains permis. Nous allons nous en occuper nous-mêmes. »

Bien qu’aucune précision n’ait été donnée sur les entreprises ciblées, la junte burkinabé semble particulièrement attentive aux grands groupes miniers internationaux, tels que le Britannique Endeavour Mining, le Canadien Orezone avec son projet Bomboré, et l’Australien West African Resources. Actuellement, le pays compte 13 grandes mines industrielles qui produisent plus de 50 tonnes d’or par an.

La nationalisation du secteur se met en place progressivement, notamment à travers l’Agence pour la promotion de l’entrepreneuriat communautaire (Apec), qui a déjà initié des projets avec sa première mine située dans le sud-ouest, à Midebdo. Depuis son accession au pouvoir, Ibrahim Traoré a affiché cette ambition politique, et la junte n’a cessé d’augmenter les redevances sur la production d’or.

« C’est contre-productif, mais ils sont dans un bras de fer financier, en augmentant les taxes, » observe Thierry Vircoulon, chercheur associé à l’Institut français de relations internationales. À terme, les dirigeants des entreprises pourraient considérer que les coûts dépassent la rentabilité, ce qui pourrait les amener à suspendre leurs opérations. Dans ce cas, le gouvernement pourrait les expulser.

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