La marche contre la vie chère, organisée le 13 septembre 2024 par la plateforme de la société civile Agir Pour le Peuple (AGIP) à Abidjan, a conduit à l’arrestation de plus de 30 personnes, parmi lesquelles des figures importantes du mouvement. Quatre jours plus tard, 16 d’entre elles ont été condamnées à des peines d’emprisonnement ferme de six mois.
L’appel à la mobilisation lancé par AGIP depuis mars 2024 visait à dénoncer les effets des décisions gouvernementales sur les populations les plus vulnérables. L’augmentation des prix des produits de première nécessité et du coût de l’électricité faisait partie des principales préoccupations soulevées par les manifestants.
En effet, les organisateurs avaient pris soin d’informer les autorités locales et avaient obtenu des garanties quant au bon déroulement de la marche. Des réunions avaient même été tenues avec les forces de l’ordre pour encadrer la manifestation, qui devait traverser plusieurs quartiers d’Abidjan.
Cependant, la situation a dégénéré lorsque la police et la gendarmerie sont intervenues avec une « force disproportionnée », selon des témoins. Gaz lacrymogènes et matraques ont été utilisés pour disperser violemment la foule.
Le 17 septembre 2024, les personnes arrêtées, dont le secrétaire général d’AGIP, ont été jugées en flagrant délit. Parmi elles, 16 ont été condamnées à des peines de prison ferme de six mois. Le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), dirigé par Laurent Gbagbo, a rapidement réagi. Le parti a dénoncé la répression des manifestants et qualifié les condamnations d’« injustes et arbitraires ».
Le gouvernement, pour sa part, n’a pas encore pris position publiquement sur les accusations de répression. Des sources proches des autorités affirment toutefois que la fermeté affichée s’inscrit dans une volonté de maintenir l’ordre public durant cette période sensible de pré-campagne électorale.
avec bw Tv