
L’Algérie a exprimé sa « grande consternation », lundi 7 avril, après le rappel des ambassadeurs à Alger du Mali, Niger et Burkina Faso qui l’ont accusée d’avoir abattu un drone sur le territoire malien, et a décidé d’appliquer « la réciprocité » en rappelant ses ambassadeurs dans ces pays ou différant leur arrivée. Elle a également annoncé la fermeture de son espace aérien au Mali.
« En guise de réciprocité » à cette mesure, le Mali a annoncé avoir à partir de lundi fermé son espace aérien national « à tous les aéronefs civils et militaires en partance ou à destination de l’Algérie, jusqu’à nouvel ordre », dans un communiqué du ministère des Transports.
L’Algérie a rejeté, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, les « graves accusations » portées par le Mali qui affirme qu’Alger a abattu l’un de ses drones sur son propre territoire.
Le ministère algérien de la Défense (MDN) avait annoncé le 1er avril avoir abattu « vers minuit, à proximité de la ville frontalière de Tin-Zaouatine un drone de reconnaissance armé ayant pénétré notre espace aérien », mais n’avait pas précisé sa provenance. « Il ne s’agit pas de la première violation par un drone malien de l’espace aérien de l’Algérie mais bien de la troisième en quelques mois », selon Alger.
« Toutes les données du ministère de la Défense algérien établissent une violation de l’espace aérien de l’Algérie sur une distance de 1,6 kilomètres » dans la nuit du 31 mars au 1er avril, a précisé lundi le ministère des Affaires étrangères.
L’Algérie a dit regretter d' »avoir à appliquer la réciprocité et à procéder au rappel, pour consultation, de ses ambassadeurs au Mali et au Niger et à différer la prise de fonction de son nouvel ambassadeur au Burkina Faso« , selon le communiqué.
« Allégations mensongères »
Le ministère algérien des Affaires étrangères a par ailleurs « regretté l’alignement inconsidéré du Niger et du Burkina sur les thèses fallacieuses du Mali ».
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Les « allégations mensongères » venant de Bamako « ne dissimulent que très imparfaitement la recherche d’exutoires et dérivatifs à l’échec manifeste [d’]un projet putschiste qui a enfermé le Mali dans une spirale d’insécurité, instabilité, désolation et dénuement », a fustigé Alger.
À l’inverse, Bamako affirme qu’une enquête « a conclu avec une certitude absolue que le drone a été détruit suite à une action hostile préméditée du régime algérien » sur son territoire.
En conséquence, « le collège des chefs d’État de l’AES (Alliance des États du Sahel) décident de rappeler pour consultations les ambassadeurs des États membres accrédités à Alger », a annoncé l’AES dans un communiqué commun dimanche soir.
Selon le gouvernement malien, dirigé par des militaires depuis un double coup d’État en 2020 et 2021, l’épave du drone a été localisée à 9,5 kilomètres au sud de la frontière avec l’Algérie.