Le continent africain compte désormais plus de 10.000 cas confirmés de Covid-19, dont plus de 500 décès, a annoncé mercredi l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Longtemps épargné, le continent africain a été atteint par le biais de cas importés, notamment des voyageurs revenant « de points chauds en Asie, en Europe et aux États-Unis ». Le premier cas de Covid-19 en Afrique a été enregistré en Égypte le 14 février dernier. Depuis ces premiers cas importés, 52 pays au total ont signalé des cas sur leurs territoires. Le virus était principalement confiné aux capitales des pays africains.
Mais nombre d’entre eux signalent désormais des cas en provinces. Selon l’OMS, l’Afrique du Sud et l’Egypte restent les pays les plus touchés : 1.686 cas confirmés et 12 décès pour Pretoria et 1.322 cas confirmés et 85 décès pour le Caire.
Dans le monde, la pandémie a fait plus de 79.230 morts et plus de 1,35 million cas d’infections ont été officiellement diagnostiqués dans 192 pays. Avec 17.129 morts, l’Italie est le pays au monde comptant le plus de décès, suivi de l’Espagne (13.798), des États-Unis (10.845) et de la France (10.313) selon lesderniers chiffres de l’OMS en date du 8 avril.
L’OMS insiste sur l’isolement et la détection précoces
Face à la propagation préoccupante du coronavirus en Afrique, la protection des travailleurs de la santé est un élément essentiel de la réponse, souligne l’OMS. « Nous devons protéger nos travailleurs de la santé et veiller à ce qu’ils soient correctement équipés – ils sont en première ligne et ont besoin de notre soutien indéfectible. Nous leur devons beaucoup », a dit le Dr Moeti.
L’agence onusienne travaille avec les gouvernements africains pour renforcer leurs capacités dans des domaines critiques tels que la coordination, la surveillance, les tests, la mise en quarantaine des contacts, la gestion des cas, la recherche des contacts, la prévention et la lutte contre les infections, la communication des risques et la sensibilisation communautaire, et le renforcement des capacités des laboratoires. Le Ghana, le Kenya, l’Éthiopie, l’Égypte, le Maroc, la Tunisie et le Nigeria ont étendu les tests nationaux à plusieurs laboratoires, ce qui permet de décentraliser les tests.
5 pers testées positives au #COVID19, à 11h30 ce 8/4, le Togo cpte 44 cas actifs, 3 décès et 23 guéris soit 70 cas confirmés. Ns pouvons freiner ce chiffre en respectant les mesures préventives et les consignes.
Lavage des mains, protection de la bouche et du nez, distanciation pic.twitter.com/GaQeM9Hglw— OMS TOGO (@OMSTogo) April 8, 2020
Mais dans ce dispositif, l’OMS estime que « l’isolement précoce de tous les cas, y compris les cas légers, est l’une des mesures de contrôle clés, au même titre que la détection précoce, le traitement précoce et la recherche des contacts ». Des données épidémiologiques précises et en temps utile constituent l’un des outils les plus importants pour informer et orienter la réponse.
Pour l’agence onusienne, le combat contre le Covid-19 requiert une réponse décentralisée et adaptée à chaque contexte. « Les communautés doivent être responsabilisées et les autorités provinciales doivent s’assurer qu’elles disposent des ressources et de l’expertise nécessaires pour répondre au niveau local », a insisté la Directrice du Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique.
« Les États doivent contrôler efficacement l’épidémie, mais prévoir le pire »
Face à la fragilité des systèmes de santé en Afrique, l’OMS souligne l’urgence pour les pays de tout faire « pour empêcher que cette épidémie ne s’intensifie davantage ». L’agence onusienne travaille sur l’ensemble du continent pour fournir des équipements essentiels, former les travailleurs de la santé et les cliniciens sur la meilleure façon de répondre à la maladie, et pour adapter les orientations mondiales aux difficiles contextes locaux.
Plus largement, l’OMS s’inquiète de l’impact de la pandémie sur les pays dont les systèmes de santé sont les plus fragiles et ceux qui connaissent des situations d’urgence complexes. Dans ces conditions, l’agence onusienne lance un appel à la communauté internationale pour apporter un soutien technique et financier à ces pays afin de renforcer leurs capacités de réaction pour minimiser la propagation de la pandémie. « Certains pays d’Afrique pourraient ne pas disposer de capacités adéquates en matière d’unités de soins intensifs, telles que des lits, des ventilateurs et du personnel qualifié », note l’OMS.
L’agence onusienne estime que l’Afrique a encore la possibilité de réduire et de ralentir la transmission du virus. Mais pour y arriver, tous les pays doivent rapidement intensifier leur réponse à la pandémie, notamment une combinaison appropriée de mesures de santé publique et d’éloignement physique ayant fait leurs preuves. « Dans le cadre de ce processus, les États membres devraient viser à contrôler efficacement l’épidémie, mais prévoir le pire », a prévenu le Dr Ahmed Al-Mandhari, Directeur du Bureau régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale.
Dans le cadre du système de l’OMS, l’Afrique est divisée entre deux bureaux régionaux. Le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique comprend 47 pays, dont l’Algérie et la majeure partie de l’Afrique subsaharienne. Le Bureau régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale comprend sept autres pays africains : Djibouti, Égypte, Libye, Maroc, Somalie, Soudan et la Tunisie.