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Mali : le Conseil national de Transition bientôt appelé à voter une loi prolongeant le mandat d’Assimi Goïta

Un projet de loi en préparation prévoit d’octroyer au président de la Transition, le général Assimi Goïta, un mandat de cinq ans renouvelable à partir de 2025. Le texte devra être soumis au Conseil national de Transition (CNT), acquis au régime en place.

Selon les termes du projet, cette prolongation s’inscrit dans une logique d’harmonisation avec les autres pays membres de la Confédération des États du Sahel (AES). Le texte prévoit une révision de la charte de la transition pour permettre ce nouveau mandat.

Dans l’exposé des motifs, les autorités maliennes invoquent la persistance d’une « menace de déstabilisation internationale » malgré les avancées sécuritaires. Le document cite notamment « l’adoption d’une nouvelle Constitution », le « contrôle de l’ensemble du territoire » par les Forces armées maliennes (FAMa) et « les résultats obtenus dans la lutte contre le terrorisme ». Les élections restent toutefois jugées non prioritaires.

Cette nouvelle étape intervient après près de cinq années de transition, consécutives au coup d’État militaire d’août 2020. Fin avril, les « concertations nationales » organisées par les autorités avaient recommandé le maintien du général Goïta au pouvoir. Ces assises, contestées par l’opposition et tenues dans des conditions jugées opaques, avaient également préconisé la dissolution des partis politiques, intervenue depuis.

Le texte laisse toutefois une incertitude sur le titre exact à conférer au chef de l’État : « président de la République » ou « président de la Transition ». Le statut transitoire perd progressivement de sa signification, en l’absence de calendrier électoral.

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Adoptée en septembre 2020, la charte de la transition avait déjà été modifiée en février 2022 pour allonger sa durée. À l’époque, les dirigeants militaires avaient assuré ne pas briguer le pouvoir.

LAISSER UN AVIS

Les premières réactions au projet sont contrastées. Les soutiens du régime saluent « la souveraineté retrouvée » et « la résistance à l’impérialisme ». À l’inverse, des voix critiques dénoncent « un glissement autoritaire ». En exil, le journaliste Malick Konaté évoque « l’enterrement du Mali républicain » et qualifie la démarche de « braquage politique maquillé en texte de loi ».

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