
Les consultations nationales sur la relecture de la charte des partis politiques se sont achevées ce mardi 29 avril 2025 au Mali sur une série de recommandations majeures. Parmi elles, l’installation du général Assimi Goïta à la présidence de la République pour un mandat de cinq ans renouvelable, à compter de 2025, ainsi que la dissolution de l’ensemble des partis politiques existants.
Réunies dans le cadre des réformes post-transition, les forces vives de la nation – composées de représentants des collectivités, de la société civile, des autorités traditionnelles et religieuses – ont justifié ces mesures par la nécessité de consolider les institutions de l’État et de restaurer l’autorité de l’État dans un pays toujours en proie à l’insécurité et à la fragmentation politique.
Selon les participants, prolonger la transition sous la direction du général Goïta permettrait de stabiliser durablement le pays avant tout retour à l’ordre électoral. Ils recommandent également de maintenir les organes actuels de la transition jusqu’à la pacification du territoire national, et de suspendre, sine die, toute échéance électorale.
La recommandation la plus radicale concerne les partis politiques. Dans un contexte de profond désenchantement populaire envers la classe politique, les participants proposent la dissolution de tous les partis existants et un durcissement drastique des conditions de création de nouvelles formations politiques. Une mesure perçue comme une rupture avec le pluralisme politique instauré après les conférences nationales de 1991.
Pour Djibril Touré, élu local de la région de Kita, ces conclusions sont le fruit d’un « exercice démocratique » et d’une prise de conscience collective. « Les partis politiques ont trahi la confiance du peuple. Il fallait tourner la page », a-t-il affirmé.
Le rapport final des concertations sera prochainement soumis à la signature du général Assimi Goïta, toujours président de la transition depuis le coup d’État d’août 2021. Cette phase consultative s’inscrit dans la continuité des Assises nationales de la refondation (ANR) et de la nouvelle Constitution promulguée le 22 juillet 2023, qui redessine les contours de l’État malien en renforçant les pouvoirs de l’exécutif.
Si ces recommandations venaient à être mises en œuvre, elles acteraient un tournant autoritaire pour le Mali, rompant avec le modèle multipartite post-démocratique, au nom d’une stabilité que beaucoup jugent prioritaire face aux défis sécuritaires persistants.
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