Mali : l’imam Mahmoud Dicko lance la Coalition des forces pour la République et appelle à la « résistance »

L’imam Mahmoud Dicko, figure religieuse influente et ancien président du Haut Conseil islamique du Mali, est désormais au premier plan d’une nouvelle plateforme d’opposition : la Coalition des forces pour la République (CFR).
Le mouvement, lancé ce vendredi 5 décembre, appelle à une « résistance » nationale face aux autorités militaires en place et fixe comme priorité le retour à l’ordre constitutionnel.
Mahmoud Dicko en tête de la coalition
Aux côtés de l’imam Dicko, la CFR est également portée par l’universitaire Étienne Fakaba Sissoko, aujourd’hui en exil après avoir été emprisonné durant la transition.
Selon ses initiateurs, la coalition regroupe des personnalités importantes de la société civile et d’anciens partis politiques dissous. Leurs noms restent confidentiels pour des raisons « stratégiques » et de sécurité.
Des figures du mouvement pro-démocratie, au Mali comme en exil, confirment leur implication. D’autres hésitent encore ou ont décliné l’invitation.
« La résistance est un devoir national »
Dans son communiqué fondateur, la CFR estime que la « résistance » est devenue indispensable :
« parce que l’État tue ses propres soldats par incompétence, abandon ou mensonge » ;
« parce que des centaines de civils sont massacrés dans le silence imposé par la terreur » ;
« parce que la junte a transformé la souveraineté en slogan et livré notre sécurité à des mercenaires ».
La coalition réclame la protection des populations, le rétablissement des libertés fondamentales et la reconstruction d’une vie politique normale.
Un dialogue national incluant les groupes armés
La CFR souhaite organiser un dialogue national inclusif, auquel prendraient part :
les chefs jihadistes du JNIM, Iyad Ag Ghaly et Hamadoun Kouffa,
les rebelles indépendantistes du Front de libération de l’Azawad (FLA).
Ces discussions seraient conformes aux conclusions de multiples consultations nationales menées depuis 2017.
La coalition insiste toutefois sur deux lignes rouges : l’unité du Mali et le respect des principes républicains.
Un mouvement clandestin et non violent
La CFR se veut non violente, clandestine, et lance plusieurs appels :
aux citoyens : désobéissance civile ;
aux militaires : « désobéissance éthique » ;
aux magistrats : « résistance judiciaire ».
« L’histoire jugera ceux qui auront sauvé le pays et ceux qui auront obéi au détriment du peuple », conclut le communiqué.







