En séjour discret à Goma depuis le dimanche 25 mai, l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a entamé jeudi une série de consultations dans l’est du pays. Il a reçu, dans l’une de ses résidences privées situées à Kinyogote, en bordure du lac Kivu, plusieurs représentants des confessions religieuses.
L’échange, d’une durée d’environ 50 minutes, s’est tenu à huis clos. Y ont pris part des leaders musulmans, protestants, orthodoxes, évangéliques, ainsi que des membres de l’Armée du Salut. Fidèle à son style réservé, Joseph Kabila s’est montré peu loquace, mais attentif, prenant des notes tout au long de la rencontre.
Selon le pasteur Joël Amurani, président de la plateforme des confessions religieuses du Nord-Kivu et chef de la délégation, l’ancien président a exprimé sa préoccupation face à la situation sécuritaire dans l’Est du pays et réaffirmé son attachement à la paix et à l’unité nationale.
« Il a exprimé son souhait de voir la paix revenir dans l’Est et dans tout le pays. Il souhaite la restauration de la cohésion nationale et du vivre-ensemble », a déclaré le pasteur à l’issue de la rencontre.
Appel des religieux à un rôle d’arbitre
À aucun moment, Joseph Kabila n’a évoqué une quelconque intention de reprendre un rôle politique actif ou de diriger une lutte armée, a précisé la délégation religieuse. Bien au contraire, les chefs religieux ont encouragé l’ancien chef de l’État à s’impliquer comme médiateur pour la paix.
« Pendant 18 ans, il a abattu un travail de titan que nul n’ignore. Il a tout fait pour réunifier ce pays. Qu’il s’implique pour que la paix puisse revenir. Nous demandons le retour de la paix, rien que la paix », a insisté Joël Amurani.
Une feuille de route en préparation
L’entourage de Joseph Kabila annonce que ces consultations se poursuivront dans les prochains jours. De nouvelles rencontres sont prévues dès ce vendredi 30 mai, avec d’autres acteurs de la société. Une feuille de route devrait être rendue publique à l’issue de ces concertations. Une conférence de presse est également annoncée.
Ce retour sur le devant de la scène, bien que mesuré, suscite de nombreuses interrogations quant au rôle futur de Joseph Kabila dans la vie politique congolaise, dans un contexte marqué par une insécurité persistante dans l’Est du pays.
