RDC : Joseph Kabila appelle à un « sursaut patriotique » et propose un pacte citoyen en 12 points pour sortir le pays du gouffre

Kinshasa, 23 mai 2025 – Après avoir dénoncé le recul démocratique et la crise sécuritaire qui secoue la République démocratique du Congo, l’ancien président Joseph Kabila revient à la charge avec une nouvelle déclaration forte : un appel solennel à l’unité nationale autour d’un « pacte citoyen » pour sauver le pays du chaos.
Dans une adresse solennelle, le sénateur à vie affirme faire « une proposition qui engage la nation toute entière à un sursaut patriotique ». Il énumère douze priorités jugées urgentes et vitales pour la refondation de l’État congolais.
Douze priorités pour la reconstruction du Congo
Ce plan de redressement national commence par une exigence ferme : « Mettre fin à la dictature, mieux, à la tyrannie », déclare Kabila. Il insiste sur l’arrêt immédiat de la guerre à l’Est, le rétablissement de l’autorité de l’État sur toute l’étendue du territoire, et la restauration de la démocratie à travers un retour aux fondamentaux de l’État de droit.
Parmi les autres mesures phares proposées, figurent :
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La réconciliation nationale, afin de reconstruire la cohésion du peuple congolais profondément divisé.
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Une gouvernance économique rigoureuse, visant une gestion transparente et équitable des ressources nationales.
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Un dialogue sincère avec les pays voisins, pour un climat régional apaisé.
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Le retrait de toutes les troupes étrangères et l’expulsion des mercenaires, conformément aux instruments juridiques africains et internationaux.
Un discours aux accents de reconquête
Sans jamais citer nommément le président Félix Tshisekedi, Joseph Kabila dresse en filigrane le bilan d’un pouvoir qu’il juge illégitime, incompétent et dangereux pour l’unité nationale. « Le Congo mérite mieux que cette politique extérieure faite de jérémiades et de mendicité », avait-il déjà déclaré.
Il salue au passage « la décision sage des pays de la SADC de retirer les troupes de la SAMIDRC » du sol congolais, y voyant une première victoire diplomatique vers la souveraineté retrouvée.
Vers une candidature en 2028 ?
Cette nouvelle sortie, structurée autour d’un programme politique complet, alimente les spéculations sur une possible candidature de l’ancien président à la présidentielle de 2028. Kabila lui-même reste évasif mais affirme : « Je m’engage à jouer ma partition ».
Cette posture pourrait séduire une partie de la population déçue par la gouvernance actuelle, mais elle ne manquera pas de raviver les tensions avec le pouvoir en place, qui l’accuse de vouloir saboter les institutions depuis l’ombre.
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