La rébellion du M23, soutenue par l’armée rwandaise selon plusieurs sources onusiennes, a annoncé mardi le retrait de ses combattants d’Uvira, dans l’est de la République démocratique du Congo. Une décision prise, selon le mouvement, à la demande des États-Unis dans le cadre des efforts de médiation en cours.
Le groupe armé AFC/M23 a indiqué qu’il procéderait à un retrait unilatéral de ses forces de la ville d’Uvira, située dans la province du Sud-Kivu, à la frontière avec le Burundi. L’annonce a été faite par Corneille Nangaa, coordonnateur de la branche politique du mouvement.
« L’AFC/M23 retirera unilatéralement ses forces de la ville, conformément à la médiation américaine », a-t-il déclaré.
Une prise d’Uvira malgré les accords de paix
Le M23 avait pris le contrôle d’Uvira le 10 décembre, à l’issue d’une offensive lancée au début du mois, et ce malgré l’accord de paix signé à Washington entre la RDC et le Rwanda. Cette avancée militaire avait suscité de vives inquiétudes tant au niveau national qu’international, en raison de la position stratégique de la ville.
Appel à une gestion sécurisée et neutre de la ville
Dans son communiqué, le M23 appelle les garants du processus de paix à mettre en place des mesures urgentes pour assurer la gestion d’Uvira après le retrait de ses forces. Le mouvement insiste notamment sur la démilitarisation de la ville, la protection des populations civiles et des infrastructures, ainsi que la surveillance du cessez-le-feu par une force neutre.
Parallèlement, la rébellion fait référence au processus de paix de Doha, conduit sous la médiation du Qatar. Ce processus avait abouti à un cessez-le-feu annoncé en novembre entre le M23 et les autorités de Kinshasa, un engagement qui n’a toutefois jamais été pleinement respecté sur le terrain.
Un retrait pour relancer la confiance
Selon le mouvement rebelle, ce retrait vise à instaurer un climat de confiance et à donner « toutes les chances de réussite » au processus de paix de Doha. Reste à savoir si cette décision sera suivie d’effets concrets et durables sur le terrain.
L’est de la République démocratique du Congo, région riche en ressources naturelles et frontalière du Rwanda, demeure en proie à des conflits armés récurrents depuis plus de trois décennies, impliquant groupes rebelles, armées nationales et acteurs étrangers.
