La polémique enfle autour du groupe Manssah, collectif culturel cofondé par les journalistes Alain Foka et Jules Domche. Soupçonné de sympathies politiques à l’égard du régime togolais, notamment dans le contexte de la réforme constitutionnelle ayant instauré la Ve République, le groupe voit son image sérieusement écornée, au moment même où il projette un concert dit de « l’unité » à Lomé. Une initiative jugée provocatrice par de nombreux Togolais, dans un climat de contestation généralisée.
Sous pression, Jules Domche est sorti de son silence dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux. Il y évoque notamment l’affaire Aamron, jeune rappeur togolais interné en hôpital psychiatrique après avoir critiqué le pouvoir. « Est-ce que ses troubles ont commencé quand il a critiqué le régime ? », questionne-t-il avec gravité, réclamant une contre-expertise indépendante et dénonçant un climat de répression visant les voix dissidentes.
Mais cette prise de parole n’a pas suffi à apaiser les critiques. Nombre d’observateurs pointent les relations ambiguës de Manssah avec les hautes sphères du pouvoir, alimentant la défiance. Le débat sur la liberté d’expression, l’engagement culturel et la neutralité politique des figures médiatiques africaines continue de diviser, tandis que les évêques togolais, de leur côté, appellent à « un retour au calme, au dialogue et à la vérité ».
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