Togo : Faure Gnassingbé appelle à un multilatéralisme plus juste, 80 ans après la Charte des Nations Unies

26 juin 1945 – 26 juin 2025. La Charte des Nations Unies, texte fondateur de l’ordre international contemporain, célèbre ce mercredi ses 80 ans. À cette occasion, le Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, a livré un message solennel, saluant la portée historique de ce document adopté à San Francisco aux États-Unis.
Dans son intervention, le chef de l’exécutif togolais a rappelé que la Charte représentait à l’époque « une promesse audacieuse de paix, de justice, de souveraineté égale et de coopération entre les peuples ». Une promesse qui, selon lui, a permis au continent africain d’entrer dans une nouvelle ère.
« Pour l’Afrique, cette promesse a ouvert la voie des indépendances, du dialogue entre les nations et de la reconnaissance pleine et entière de notre place dans la communauté internationale », a déclaré Faure Gnassingbé.
Le Président du Conseil a également salué les avancées permises par ce socle juridique international, notamment en matière de droits humains, de lutte contre la pauvreté et de maintien de la paix.
Une Charte à réaffirmer face aux défis contemporains
Dans un contexte mondial marqué par des tensions prolongées, des inégalités croissantes, une urgence climatique persistante et une crise de confiance envers les institutions, le Président du Conseil a souligné l’importance de revenir aux fondamentaux de la Charte.
« L’idéal de la Charte demeure une référence universelle, mais il nous faut aujourd’hui l’incarner dans des institutions plus représentatives, plus réactives, plus justes », a-t-il estimé.
Le Togo, dit-il, reste fermement engagé en faveur d’un système multilatéral fondé sur le dialogue et la souveraineté partagée. Mais pour Faure Gnassingbé, ce multilatéralisme doit évoluer.
« Nous appelons à un multilatéralisme réinventé, qui protège les plus faibles autant qu’il régule les plus puissants ; un multilatéralisme qui ne se contente pas de gérer les désordres, mais qui prévient, qui répare, qui transforme », a-t-il affirmé.
Une boussole pour l’avenir
Appelant à « redonner à la Charte sa force contraignante, sa portée politique et sa capacité d’action », le Président du Conseil a plaidé pour une refondation des Nations Unies capable de faire face aux nouveaux périls mondiaux.
« Préserver son esprit ne suffit plus, il faut la renforcer, restaurer sa crédibilité et agir ensemble pour un avenir commun, solidaire et pacifique », a-t-il lancé.
Enfin, il a affirmé l’ambition du Togo de jouer un rôle actif dans cette dynamique de réforme.
« Le Togo croit fermement à cette refondation, non par nostalgie, mais par lucidité et par nécessité. La Charte doit redevenir notre boussole collective, parce que la coopération entre les nations reste notre meilleur espoir », a-t-il conclu.
Pour mémoire
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Le Togo est devenu membre de l’Organisation des Nations Unies le 20 septembre 1960, quelques mois après sa déclaration d’indépendance. Le pays a régulièrement renouvelé son attachement aux objectifs et principes énoncés dans la Charte, notamment le 25 avril 2019, lors du soixante-treizième anniversaire de l’institution.
Adoptée le 26 juin 1945 par 50 États réunis à San Francisco, la Charte des Nations Unies définit les droits et obligations des États membres et établit les principaux organes de l’ONU. Elle reste, aujourd’hui encore, la pierre angulaire des relations internationales modernes.