Afrique

Trump à un président africain : « Donnez juste votre nom et votre pays »

 Une scène pour le moins embarrassante s’est produite à la Maison-Blanche, lors d’un déjeuner réunissant plusieurs chefs d’État d’Afrique de l’Ouest. L’ancien président américain Donald Trump a interrompu sans ménagement le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani, en lui lançant :
« If I could just ask your name and your country, that would be great. »

Le chef d’État mauritanien venait à peine de débuter une intervention d’environ six minutes quand Trump, manifestement agacé ou pressé, a coupé court, imposant une consigne minimaliste à ses invités africains : se présenter uniquement par leur nom et pays.

Un moment de froideur diplomatique qui a laissé place à un silence pesant, révélateur du manque de considération protocolaire à l’égard des dirigeants africains. Pour beaucoup, cet épisode rappelle la vision hiérarchisée des relations internationales que défend Trump : une Amérique qui écoute, mais ne discute pas d’égal à égal.

Pire encore, une remarque adressée au président libérien Joseph Boakai a choqué l’assistance :
« You speak English so well! », a déclaré Trump, comme surpris qu’un Africain maîtrise l’anglais — pourtant langue officielle du Liberia. Une remarque jugée condescendante et chargée de stéréotypes.

L’absence de l’AES, un signal fort

Si plusieurs États ouest-africains étaient présents (Mauritanie, Sénégal, Guinée-Bissau, Gabon, Libéria), les dirigeants de l’Alliance des États du Sahel (AES) — Mali, Burkina Faso et Niger — ont brillé par leur absence. Un choix qui, à la lumière de cette séquence, prend tout son sens.

Les régimes de transition de l’AES, souvent critiqués par les chancelleries occidentales, apparaissent ici comme les porteurs d’une nouvelle diplomatie africaine, axée sur la souveraineté, la dignité et le respect mutuel.

Alors que certains dirigeants continuent d’accepter des invitations parfois perçues comme protocolaires mais peu respectueuses, l’AES semble assumer un tournant stratégique : celui de l’indépendance dans la posture, autant que dans les mots.

LAISSER UN AVIS

Une vision du monde dépassée

En demandant aux chefs d’État africains de se limiter à leur nom et leur pays, Trump ne s’est pas contenté d’un manque de courtoisie. Il a réaffirmé une vision du monde datée, où les dirigeants africains n’ont pas leur place dans une conversation équilibrée.

Mais les temps changent. L’Afrique change. Et face à l’arrogance, c’est désormais la dignité diplomatique qui reprend le dessus.

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