La nouvelle édition de l’État mondial de la population de l’UNFPA attribue cette tendance à la restriction des droits des femmes dans cette région suite au manque d’accès aux soins de santé et à l’éducation, ainsi qu’à une discrimination basée sur le genre bien ancrée.
La tendance générale était à la réduction de la taille des familles, indiquant que de plus en plus de personnes choisissent le nombre exact d’enfants qu’elles souhaitent ou peuvent se permettre d’élever, a annoncé la Directrice générale du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) à Genève, Monica Ferro, en lançant le rapport.
Malgré la transition progressive vers une baisse des taux de fécondité amorcée en Europe à la fin du XIXe siècle, aucun pays ne peut prétendre que tous ses citoyens jouissent des droits en matière de procréation, a déclaré Mme Ferro aux journalistes lors d’un point de presse.
« Que ce soit un pays à taux de fécondité élevé ou un pays à faible taux de fécondité, dans les deux pays, vous trouverez des individus et des couples qui déclarent ne pas avoir le nombre d’enfants qu’ils souhaitent. Ils en ont trop ou trop peu ».
Dans 43 pays, les femmes ont plus de 4 enfants
Selon l’étude, il y a 43 pays dans lesquels les femmes ont quatre enfants ou plus, dont 38 en Afrique. Dans tous les pays d’Afrique de l’Est sauf cinq, moins de la moitié des femmes questionnées ont déclaré préférer ne pas vouloir avoir plus d’enfants.
Si les prévisions de l’UNFPA sont avérées, l’Afrique passera de représenter de 17% de la population mondiale en 2017 à 26% en 2050.
Toujours sur le continent africain, les taux de fécondité sont « nettement inférieurs » dans les villes par rapport aux zones rurales, indique le rapport. En Éthiopie, par exemple, les femmes ont environ 2,1 enfants dans les centres urbains, alors qu’elles en ont environ cinq dans le reste du pays.
Les données de l’UNFPA, soulignent le lien entre le conflit et l’insécurité et les grandes familles, et indiquent que les taux de fécondité en Afghanistan, en Iraq, en Palestine, au Timor-Leste et au Yémen sont supérieurs à la moyenne globale de 2,5 enfants par femme.
Le choix en matière de procréation, moteur du progrès économique et sociale
La responsable de l’UNFPA a exhorté tous les pays à mettre en œuvre une série de politiques et de programmes qui augmenteraient les « choix en matière de procréation » de leurs populations.
Selon un nouveau rapport de l’UNFPA, la liberté de décider du nombre, du moment et de l’espacement des grossesses peut renforcer le développement social et économique.
Lorsqu’une femme a le pouvoir et les moyens d’éviter ou de différer une grossesse, par exemple, elle maîtrise mieux sa santé et peut commencer ou continuer à exercer une activité rémunérée pour s’épanouir sur le plan économique.
Chaque année, 300 000 femmes meurent pendant leur grossesse ou leur accouchement parce qu’elles n’ont pas le choix en matière de santé maternelle. Chaque jour, des milliers de filles sont forcées d’avoir des enfants, entre dans des mariages précoces et sont victimes de mutilations génitales féminines. Elles n’ont pas de choix.
« Dans les pays en développement, 671 millions de femmes ont choisi d’utiliser une contraception moderne », a déclaré Mme Ferro. « Mais, parallèlement, nous savons que 250 millions de personnes dans les pays en développement veulent contrôler leur fertilité et n’ont pas accès aux méthodes de contraception modernes ».
Donner la priorité à des soins de santé maternels de qualité pour tous est essentiel, selon le rapport de l’ONU, qui souligne la nécessité de donner accès à des contraceptifs modernes, d’une meilleure éducation sexuelle et d’un accent mis sur la modification des stéréotypes masculins envers les femmes.
Les couples qui souhaitent avoir plus d’enfants devraient également être aidés à le faire, a expliqué Mme Ferro, expliquant que des mesures telles que des garderies abordables permettraient de supprimer les obstacles économiques empêchant ce phénomène.
La France et la Norvège ont vu leur taux de natalité augmenter après avoir pris de telles mesures au cours des dernières décennies, a déclaré un responsable de l’UNFPA.
Néanmoins, de nombreux pays en développement ne disposent pas des ressources ou de la sécurité politique nécessaires pour améliorer la santé et les droits en matière de procréation pour tous.
Ils « luttent dur pour satisfaire la demande d’éducation, la demande d’emplois, la demande de services de soins de santé accessibles à tous », a déclaré Mme Ferro. « Le rapport tente de montrer que dans ces pays, les besoins non satisfaits en matière de planification familiale sont généralement très importants ».
Au cours des presque 25 années qui se sont écoulées depuis que 179 gouvernements ont souscrit à la Conférence internationale sur la population et le développement, les droits des personnes en matière de procréation se sont « considérablement améliorés ».
Un.org
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