La série d’expropriation décidée par le gouvernement togolais pour cause d’utilité publique passe mal chez les populations concernées. Samedi 26 septembre, les victimes de Kpomé-Agomé dans la préfecture de Zio (localité située à 35 km au Nord-est de Lomé) ont manifesté leur opposition à la décision de libérer plus de 716 hectares de leurs terres.
« Après l’expropriation de nos terres pour extraire du phosphate dont, nos fils et filles ne sont pas employés sur les carrières, c’est encore des hectares qui seront de nouveau pris de force par le gouvernement. Nous souffrons déjà dans nos âmes. Pour cette fois-ci nous disons Non », peste un fils samedi 26 septembre sur la place publique de kpomé lors d’une manifestation.
La localité est hantée par les expériences malheureuses du passé. Pour Kokouvi Avognon, Conseiller municipal de la commune de Zio-1, natif du milieu, l’expropriation repose les questions d’ordre social. « Kpomé-Agomé est abandonnée. Mais dans ce contexte, on veut encore arracher le peu de terres qui nous reste. Comment allons-nous faire ? Quel sera l’avenir de nos enfants ? Où allons-nous cultiver pour pouvoir vivre ? Où allons-nous construire pour nous loger ? », s’interroge-t-il sur Afreepress.
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L’espace exigé par le gouvernement à Kpomé-Agomé devrait servir à accueillir la population d’Adétikopé, qui ont elle-aussi abandonné leur espace pour cause d’utilité publique. « Kpomé n’est pas la seule localité au Togo. Que le gouvernement aille trouver un autre domaine pour les gens d’Adéticopé. Nous voulons aussi vivre de nos terres », soutiennent les fils du milieu. Mais, le gouvernement fléchira-t-il devant ces arguments et les inquiétudes des fils et filles de Kpomé-Agomé? Réponse dans les jours à venir.