Mardi 25 juin 2024, s’est ouverte à Lomé, une réunion des directeurs généraux des douanes des Etats membres du corridor Abidjan-Lagos sur l’accélération au déploiement du Système interconnecté de Gestion des Marchandises en Transit (SIGMAT).
L’objectif de cette rencontre qui intervient, après celle des experts la veille, est de s’assurer que tous les Etats membres du corridor (Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Bénin et Nigeria) sont connectés au hub SIGMAT situé à Lomé, au Togo, et échangent des messages entre eux. Il est à relever que sur le corridor, SIGMAT est déjà déployé dans les cinq pays membres. Cependant seul le Benin et le Togo sont connectés de façon bilatérale.
Le directeur de l’Union douanière et fiscalité de la CEDEAO, Tiemtoré Salifou a rappelé que la Commission de la CEDEAO a été régulièrement informée par les acteurs économiques des difficultés de passage d’une frontière à l’autre des Etats qui partage en commun le corridor Abidjan-Lagos. Il a souligné que ces entraves constatées impactent particulièrement les produits agréés au SLE de la communauté et le droit de transit. M. Tiemtoré a relevé que ces dysfonctionnements constatés sont contraires aux actes additionnels de la CEDEAO sur la libre circulation des produits communautaires d’une part, et sur le transit communautaire d’autre part. « La persistance des obstacles au commerce sur les corridors de l’Afrique de l’Ouest en général et le corridor Abidjan-Lagos en particulier qui est le plus important de la région en matière de flux d’échange sape la libre circulation des marchandises dans la région ainsi que la fluidité des échanges transfrontaliers dans la région », a-t-il conclu.
SIGMAT, outil d’échange des données et suivi électronique des marchandises en transit
Le représentant du commissaire des douanes et droits indirects de l’Office togolais des recettes (OTR), Col Akaya Piguendéléwè, directeur des opérations douanières de Lomé-Port a révélé que le corridor Abidjan-Lagos couvre quelques 1.028 Km avec huit postes frontières et traverse les grands centres économiques des cinq pays membres. « Le SIGMAT étant un outil qui permet l’échange des données et le suivi électronique des marchandises en transit entre les administrations douanières des Etats membres de la sous-région ouest africaine, il contribue à la réduction du temps de passage aux différents postes de douane sur les corridors où il est en vigueur », a-t-il confié.
Col Akaya a précisé que l’échange des informations à travers le SIGMAT favorisera à terme, la sécurisation des marchandises et des biens, la lutte contre la fraude, la maîtrise des recettes fiscales et douanières ainsi que la fiabilité des données statistiques dans les Etats membres. Par ailleurs, il permettra l’efficacité et le renforcement des mesures commerciales prises dans l’espace CEDEAO.
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Le SIGMAT vise, entre autres, à fournir des informations préalables sur le fret pour la gestion des risques (profilage et ciblage), ce qui conduit à une amélioration de l’efficacité des opérations douanières ;éliminer le traitement répétitif des documents aux frontières et dans les bureaux de passages, car les données sont saisies une seule fois au départ et utilisées le long du corridor ; réduire les coûts liés aux retards aux bureaux de douane et aux frontières grâce au dédouanement électronique des marchandises. Il vise également à renforcer la coopération douanière qui est une composante essentielle de la facilitation des échanges ; instaurer un climat de confiance dans le régime de transit des marchandises ; assurer la célérité et la fluidité des échanges sur le corridor ; fournir à la Commission de la CEDEAO et à ses États membres les informations nécessaires pour la mise en place d’une base de données douanière régionale.